-Ton tour.
John eu un sourire envers Gabriel qui le lui rendit. Leur relation allait bien, même s'ils étaient supposés se séparer. Pourtant, John ne le souhaitait pas. Pas du tout. Il aurait aimé garder son mari et espérait qu'avec tous les efforts qu'il ferait, ce dernier allait lui pardonner et accepter de rester. Ils n'avaient pas divorcé encore, vivaient toujours ensemble, mais avaient rompus quelques semaines plus tôt. Mme Turner avait bien entendu été totalement étonnée, presque choquée par la nouvelle. John avait eu droit à un sermon en bonne et due forme, ainsi qu'à une gifle derrière la tête. L'artiste en avait rit bien entendu, mais sa logeuse et amie avait parfaitement raison. C'était sa faute. Il devait au moins essayer de la réparer.
-J'y vais. Quelque chose de plus que ce qu'il y a sur la liste hebdomadaire ?
L'autre sembla hésiter, écrivit quelque chose sur un papier, puis déposa ce dernier dans sa main. John tenta d'allonger le contact, mais Gabriel se déroba subtilement. Comprenant le message, il sortit de l'appartement, sortant sur Baker Street. Il soupira. Décidément, ça allait être plus dur qu'il ne le pensait.
-S'il pouvait ne pas faire une scène pour quelques conneries aussi...
John se dirigeait vers l'épicerie quand son regard tomba soudainement sur un gamin, chassant dès ce moment Gabriel de ses pensées. Le jeune, petit et sale, marchait vers la direction opposé. Yeux bruns et cheveux bruns. Pourtant, malgré cette banalité, son petit visage angélique avait quelque chose que n'avait pas la plupart des enfants. Il y avait encore de cette innocence et de cet émerveillement qui faisait d'un enfant une proie facile. Il eu un léger sourire. Il voulait savoir où ce gamin allait. Il voulait savoir qui il était. Quant à le tuer, il verrait.
Non...il ne le tuerait pas ! John s'arrêta brutalement, le coeur battant. Il avait déjà trop tué pour sa conscience. Pas un enfant de plus ne mourra par sa faute. Les corps qu'il avait déplacés étaient déjà vides de l'âme de ces gamins. Ce n'était qu'un petit délit. Il redonnait à ces cadavres une beauté que leur avait enlevé des gens sans coeur. Il permettait à ces enfants de devenir une oeuvre d'art. Comme celle qu'il avait vu à ses quinze ans. Comme celle qui avait été à l'origine de sa déchéance. Il aimait l'art macabre.
Reprenant sa route, il en oublia l'épicerie et suivit le gamin dans les rues de Londres.