Nom : Taylor.
Prénom(s) : Harmony, Sarah.
Sexe : Femme.
Date et lieu de naissance : 20 Décembre 1977.
Groupe : Scotland Yard.
Grade Informatrice.
Ft [Charlotte Gainsbourg]


Physique

Surtout, ne pas se faire remarquer. Là résident les maîtres mots de la philosophie d'Harmony, qu'elle applique jusqu'à son apparence. Etre passe-partout, se fondre dans le moule, ressembler à tout le monde, devenir invisible. C'est un précepte qu'elle a appliqué toute sa vie, ne serait-ce que par sa nature discrète et silencieuse, mais aussi parce que son travail exige d'elle une certaine capacité à se faire oublier et à n'éveiller ni intérêt, ni méfiance. Qu'on l'oublie, c'est tout ce qu'elle demande. Plus ou moins consciemment, ce désir de ne pas être vue a déteint sur son physique.

De taille plutôt grande -elle mesure un mètre soixante-seize- elle tente de se dissimuler en rentrant constamment les épaules, comme si elle essayait de perdre des centimètres à force d'arrondir le dos. Mince, on pourrait même dire filiforme ou maigre, elle se faufile partout comme une ombre, les mains enfoncées dans les poches et poings serrés. Elle marche vite, bien qu'elle soit rarement vraiment pressée mais elle n'aime pas traîner ou perdre du temps, si bien qu'elle est souvent essoufflée au terme d'une longue marche ou après avoir monté rapidement des escaliers. Pas vraiment du genre féminine, elle préfère l'association pantalon-chemise au tailleur-jupe de ses collègues femmes de Scotland Yard, tout en conservant une certaine élégance que lui a inculquée sa mère, une écossaise qui aurait rêvé d'être une véritable anglaise et rêvait de voir sa fille ressembler à ces héroïnes de Jane Austen si jolies et pleines de grâce. Las, si Harmony est élégante c'est uniquement dans la manière dont elle s'habille et dans ses gestes.

Son visage, au premier abord, est plutôt commun et insignifiant, mais en y regardant bien on peut y déceler une certaine noblesse dans les traits. Seulement, elle ne fait pas d'efforts pour se mettre en valeur, se maquille rarement et préfére laisser les gens se souvenir d'un visage étroit aux traits marqués, inexpressif, à la peau pâle contrastant avec la chevelure brune presque noire qui dégringole sur ses épaules. Son front est mangé par une frange qui repousse bien trop vite à son goût et elle passe son temps à caler ses cheveux derrière ses oreilles. Elle pose sur son entourage des yeux marrons clair qui virent au vert dès qu'il y a un peu de lumière. Regard distant, placide, où ne s'éveille une lueur d'intérêt que dans le cadre de son travail ou lorsqu'on lui parle de musique, sa passion secrète.

Harmony est donc quelqu'un que l'on oublie facilement, le genre de personne que vous croisez dans la rue sans la remarquer, qui ne frappe pas les esprit par sa prestance ni son charisme, bien qu'elle n'en soit pas dépourvue les rares fois où elle veut se mettre en avant.



Caractère

Que se cache-t-il derrière ces yeux verts impénétrables ? se sont souvent demandé ses collègues sans toutefois réussir à trouver la réponse. De fait, la personnalité d'Harmony n'est pas des plus faciles à cerner, d'autant plus qu'elle ne fait pas grand chose pour faciliter la tâche à ses interlocuteurs. Harmony est ce qu'on pourrait appeler une "femme oignon", quelqu'un qui a plusieurs couches qu'il faut gratter une à une avant d'en atteindre le coeur véritable.

La première couche, c'est celle qu'elle offre à tout le monde, ses collègues, ses -rares- amis, sa famille, les gens dans le métro, son médecin, personne n'y échappe. Cette première couche est déjà changeante : que ce soit par déformation professionnelle ou par désir de se faire accepter et oublier aussitôt, elle reste silencieuse, d'une discrétion à toute épreuve, se coulant partout là où elle peut échapper à l'attention des autres pour mieux réapparaître au moment propice. Insaisissable, être une ombre l’arrange car elle déteste attirer l’attention et a plutôt tendance à fuir la société de ses semblables. Quand on lui adresse la parole, on est souvent surpris par le choix de ses mots, elle emploie un langage cru et direct qui ne s’accorde pas du tout avec l’image de la femme fragile et effacée qu’elle donne, pas plus qu’avec sa voix légèrement cassée et étonnamment douce. Non, elle n’a pas peur des mots et emploie ceux que tout le monde comprend, quitte à choquer l’assemblée. Car si Harmony parle peu, elle ne parle pas pour ne rien dire, et son drôle de langage est en quelque sorte une manière d’interpeller et de capter l’attention le temps de dire ce qu’elle a dire, pour ensuite retourner s’enfermer dans son précieux silence. Non, Harmony n’est pas un modèle de délicatesse ni de tact, et elle le sait. Son père l’a toujours appelée son « tomboy », son « garçon manqué ». Elle n’a jamais été attirée par les robes, les poupées, les bavardages entre copines. Dès le début elle a préféré battre la campagne de son Ecosse natale, partant à l’aventure en solitaire et revenant des heures plus tard pour se faire remonter les bretelles par sa mère à cause de l’état de ses vêtements. Ca non, si vous cherchez de la féminité, vous feriez mieux d’aller jeter un œil ailleurs…

Une fois dépassée cette couche de distance et de manières pas toujours amènes et si vous n’êtes pas encore trop découragé, vous accédez à la Harmony professionnelle, celle de Scotland Yard, l’informatrice, l’espionne. Loin d’être timide et inaccessible, elle est au contraire rusée, maline, et dévoile des talents de comédienne insoupçonnés : mensonge et manipulation sont ses maîtres mots, elle sait adapter son attitude en fonction de celle de son interlocuteur, tant pour obtenir ce qu’elle veut que pour être sûr d’avoir toujours l’avantage sur lui. Car comment être manipulée si l’autre ignore qui vous êtes vraiment ? Une bonne mémoire et une logique honorable lui permettent d’enchaîner mensonge sur mensonge sans s’emmêler les pinceaux et stupidement griller sa couverture, même si elle veille à ne pas en abuser et prépare toujours ses couvertures avec un soin qui frôle la maniaquerie. Méfiante, elle en révèle le moins possible sur elle, sachant habilement détourner une conversation pour revenir sur un sujet moins dangereux et même obtenir des informations. Son sang-froid, allié à une bonne dose de courage et de débrouillardise en font une informatrice douée et prometteuse en laquelle ses supérieurs fondent un grand espoir. Dans le cadre de son travail, elle peut également faire preuve d’une certaine dureté et de beaucoup de pragmatisme. S’il faut faire des sacrifices, elle y consent. La vie n’est pas rose, on ne peut pas tout avoir, elle en est parfaitement consciente. Elle est également perfectionniste et n’aime pas laisser quelque chose au hasard, ni inachevé.

Enfin, si vous en avez toujours la force et l’envie, vous pouvez définitivement briser cette coquille et voir ce qui se cache en dessous. Recrue prometteuse de Scotland Yard, certes ! Mais être ainsi qualifiée par ses supérieurs, c’est une énorme pression pour cette jeune femme si réservée qui n’aime pas être mise en avant… Son perfectionnisme et toutes les précautions qu’elle prend pour son travail ou dans ses rapports avec les autres cachent en réalité une nature inquiète, anxieuse même, qui a peur d’être déçue ou de décevoir. Tourmentée serait le mot qui lui collerait le mieux à la peau. Harmony a toujours la tête pleine de pensées et d’inquiétudes, ne trouve jamais de repos et n’est jamais tranquille. Mine de rien, elle fait très attention à ce qu’on lui dit et prend toutes les remarques au premier degré, surtout les reproches. Elle a tendance à se dévaloriser très facilement, n’ayant pas une très haute estime d’elle-même. C’est pour ça qu’elle se cache ou se rend invisible : elle ne représente aucun intérêt pour les autres, ne ferait que les ennuyer ou se ridiculiser. Elle ne veut pas s’écorcher au contact des autres, ça lui procure beaucoup trop d’inquiétudes. A-t-elle bien fait ceci ou cela ? A-t-elle dit ce qu’il fallait ? Elle a tendance à trop réfléchir et renonce facilement, persuadée de ne pas réussir. Ce défaitisme latent traduit son mal-être, le peu de confiance qu’elle a en elle. Oui, Harmony est une femme tourmentée, pour qui la vie n’est jamais rose, mais qui ne se plaint jamais. Se plaindre, ce serait attirer l’attention des autres. Alors elle se tait. Silence radio. Si elle craque, c’est toute seule, dans son appartement. Pas même dans une foule anonyme, non. Dans un endroit désert, vraiment vide de toute présence humaine excepté la sienne. Et quand ça va mieux, on repart pour un tour…



Ses relations :

¤ Stephen Taylor : Son père, un flic comme elle. C'est lui qui lui a donné le goût du métier en la branchant sur un réseau à l'époque où elle ne savait pas vraiment quoi faire de sa vie. Complexe d'oedipe non-résolu ou pas, Harmony est très attachée à son père et lui voue une admiration sans bornes. Le lien entre eux deux est très fort. Physiquement, elle lui ressemble beaucoup.

¤ Moira Taylor : Sa mère, femme au foyer, une écossaise typique avec son accent marqué et ses cheveux roux flamboyants. Elle et sa fille se ressemblent aussi peu que possible. Elles s'entendent bien mais sans plus, étant un peu des étrangères l'une pour l'autre. Le manque de féminité et l'effacement de la fille font le désespoir de la mère, une grande lectrice de Jane Austen qui aurait tant aimé avoir une Elizabeth Bennett ou une Emma pour fille...

¤ Inspecteur Lestrade : Un des supérieurs d'Harmony à Scotland Yard. Elle le connaît peu, puisqu'elle ne le voit que dans le cadre du travail, et lui offre le même visage qu'à tous, c'est à dire du stoïcisme et de l'impassibilité. Cependant elle a pour lui un certain respect, car c'est un bon policier, à la fois humain et professionnel. Elle lui fait confiance, au moins dans le cadre du boulot.



Histoire

Si Harmony a toujours été aussi discrète et réservée ? Tous ceux qui l’ont connue enfant vous répondront par l’affirmative. Non, aucune tragédie, aucun accident grave, aucune mort brutale ne sont venus bouleverser le quotidien d’une innocente jeune fille, la laissant dévastée et la poussant à se replier sur elle-même pour ne plus être blessée. Silencieuse et farouche, elle l’était dès le départ.

Les experts en psychologie pourraient trouver une explication en la personne de Mrs Moira Taylor, la mère d’Harmony. Une écossaise, une vraie, au tempérament explosif et à la présence rayonnante au point qu’elle en éclipse tout ce qui l’entoure. Moira, impossible de la louper, avec ses cheveux roux comme le feu, ses yeux verts émeraude dont Harmony n’a hérité que le ton sans l’éclat. On en vient à se demander comment Moira a pu épouser un homme comme Stephen Taylor, un grand gaillard ténébreux et énigmatique tout droit débarqué de New York. Un flic qui plus est, alors qu’il était de notoriété public dans ce petit quartier d’Aberdeen que la flamboyante rousse rêvait de gloire et de paillettes… Toujours est-il qu’elle en surprit plus d’un en acceptant de le suivre à Edimbourg où il avait été muté à la brigade des mineurs. Trois ans après leur rencontre, les deux tourtereaux se mariaient, et encore deux ans plus tard, Harmony venait au monde.

Si la petite fille a appris à parler assez tôt, il semblait qu’elle faisait économie de ses capacités. Plutôt que d’ouvrir la bouche pour demander quelque chose, elle préférait montrer et juste ajouter « s’il te plaît » par politesse. Tous les efforts déployés par Moira pour rendre sa fille plus bavarde se sont montrés vains, et elle a été dépitée de constater que son enfant faisait partie de ces gamins sombres et renfermés qui, à force d’afficher ainsi un air sérieux et de se taire, passent pour plus vieux qu’ils ne sont. Le manque d’entrain et de joie de vivre d’Harmony inquiétait Moira pour qui ne pas profiter de la vie, et surtout de l’enfance, était une idée inconcevable. Elle se met alors à traîner sa fille partout où elle va, au parc, aux fêtes, aux réunions de famille, faire les courses… Harmony traîne les pieds, renâcle, et dès qu’elle rentre à la maison monte s’enfermer dans sa chambre pour lire ou jouer toute seule, ou alors part en solitaire explorer les environs. La maison étant un peu à l’extérieur d’Edimbourg, la campagne est tout près, et elle ne se prive pas de longues promenades pour se remplir les poumons d’oxygènes et donner libre cours à ses rêveries. Parfois, après le week-end, son père l’accompagne et ils cheminent côte-à-côte, silencieusement mais pas désireux le moins du monde de briser cette sérénité ainsi créée. Comme un accord tacite.

A l’école, elle n’est pas beaucoup plus bavarde. Intelligente, elle a de bonnes notes facilement mais ne se mêle pas à ses camarades pour les récréations, préférant les passer à lire ou dessiner. Cette habitude lui restera au fil des ans, au collège et au lycée et même à l’université. A une occasion seulement d’ailleurs, elle a fait partie d’un club : au lycée, son professeur de musique lui conseille de rejoindre la chorale. Elle obtempère pour une, deux séances, puis quitte le club après qu’on lui ai demandé de chanter un solo pour le récital de Noël. Chanter toute seule devant autant de monde ? Ca va pas la tête ? Mais maintenant, tout le monde sait qu’elle chante bien, sa voix a quelque chose de Jane Birkin, avec son timbre doux et fragile mais mélodieux. Elle cède pour ses rares amis et leur donne quelques concerts privés, et encore, à condition qu’elle soit accompagnée par un instrument minimum. Elle refuse résolument d’être toute seule sur le devant de la scène. Elle ne rêve pas de faire carrière dans la musique, joue un peu de piano en plus de chanter, mais c’est tout. Parfois elle compose, mais ses œuvres restent à l’état de brouillon, car elle n’a jamais la motivation nécessaire pour les terminer et encore moins les faire écouter à quelqu’un.

Dix-huit ans, le moment est venu de choisir une orientation. Mais Harmony a un problème : elle ne sait pas ce qu’elle veut faire plus tard, n’a pas de vocation, est indécise. Après consultation après de ses parents, elle suit le conseil de son père et prend une année sabbatique qu’elle va passer en France, en travaillant comme secrétaire chez un avocat en Normandie. C’est ainsi qu’elle apprend le français, qu’elle maîtrise presque parfaitement grâce à des facilités en langues qu’elle ne se connaissait pas vraiment avant. Un an plus tard, elle décide de rester en France et intègre l’université de la Sorbonne à Paris, qui offre à ses étudiants de passer un an de leur cursus à l’étranger. Elle suit un cursus de droit avec spécialité droit criminel –premier pas dans ceux de son père- et pendant sa deuxième année elle fait un échange avec la Freie Universität de Berlin en Allemagne. C’est ainsi qu’après le français, elle apprend l’allemand, qu’elle parle avec quelques fautes de grammaires mais une maîtrise remarquable. Elle revient en France à vingt-et-un ans pour finir ses études de droit, qui ne l’intéressent en réalité plus tellement, et s’absorbe dans l’apprentissage du chinois pendant ses loisirs. Elle aime les langues mais ne voit pas de métier intéressant derrière. Son avenir s’annonce bien embrumé, incertain.

Après l’obtention de sa licence de droit, elle s’en retourne en Ecosse, plus perdue que jamais quant à son avenir. C’est alors que Stephen décide d’intervenir. Il la pousse à suivre un Master « Criminal Justice » à l’université d’Aberdeen, où elle suit les cours avec scepticisme mais non sans intérêt. Le monde de la criminalité l’a toujours intéressée, mais elle ne sait pas par quel bout le prendre. A l’issue de ces deux années de master, elle a vingt-trois ans. Stephen lui offre une place de stagiaire au commissariat central d’Edimbourg où il travaille lui-même. Son travail se résume surtout à la bureaucratie et ne la passionne pas non plus. Mais c’est mieux que rien et il y a de bonnes possibilités d’évolution de carrière, alors elle s’en contente.

C’est lorsqu’elle atteint l’âge de vingt-neuf ans que son père la branche sur un réseau d’infiltration à Londres pour démanteler un trafic de prostitution. Cette première expérience du terrain la passionne autant qu’elle l’épuise, car elle lui permet pour la première fois de faire éclater ses qualités au grand jour : sang-froid, discrétion, intégrité et efficacité. Si la mission est couronnée de succès, c’est en grande partie grâce à elle et aux informations fiables qu’elle a été capable de se procurer. C’est pendant cette mission qu’elle fait la connaissance de l’inspecteur Lestrade, qui décide de parler d’elle à ses chefs. Scotland Yard propose à la jeune femme de rejoindre leurs rangs en temps qu’informatrice. Harmony n’hésite plus et emménage à Londres. Elle a un peu plus de trente ans.

Depuis, Harmony partage son temps entre les bureaux du Yard, ses missions d’infiltrations dans les quartiers souvent « chauds » de la capitale et ailleurs dans le pays parfois, et son appartement dans le quartier de Hampstead au nord de la ville. Elle est placée directement sous les ordres de l’inspecteur Lestrade, ce qui lui convient parfaitement car elle apprécie les qualités de son chef. En ce moment Londres est plutôt calme, et elle ne risque pas grand-chose pendant ses missions… Pour l’instant.



TEST DE RP

Il faisait froid dans les bureaux de Scotland Yard. Emmitouflée dans un grand pull bleu marine, assorti de la célèbre association jeans-converses, Harmony remonta le couloir de la brigade des mœurs pour bifurquer ensuite à gauche et pénétrer dans son antre, la sections des affaires criminelles, celle où l’on traitait des meurtres, des trafics, et autres horreurs qu’on pouvait trouver à Londres en prenant la peine de chercher un peu. Elle passa devant différents bureaux sans s’arrêter, ignorant les policiers en uniforme qui s’activaient autour d’elle de si bon matin, certains portant encore les cernes de la nuit blanche qu’ils venaient de passer à coffrer les ivrognes qui avaient profité de cette nuit du 5 Novembre pour picoler un peu plus que de coutume… 5 Novembre, commémoration du jour où Guy Fawkes avait voulu faire sauter le parlement à coups de dynamites, la célèbre « Gunpowder Plot ». La ritournelle qui lui était associée lui revint en mémoire, lente et obsédante.

« Remember, remember, the fifth of November,
Gunpowder, treason and plot.
I see no reason why gunpowder treason
Should ever be forgot !”

Harmony frissonna. Cette comptine avait quelque chose d’entêtant et quelque peu… Malsain. Oui, quelque chose qui vous glaçait le sang, ou au moins vous donnait la chair de poule. Elle se dit qu’elle n’aurait pas dû regarder ce film, « V pour Vendetta », la veille avant d’aller se coucher. Le film en soi n’avait rien d’effrayant ou d’horrifiant, mais il y avait une certaine atmosphère qui…

« Salut Taylor. »

Harmony retint un soupir en entendant cette voix sèche et autoritaire qui s’adressait à elle.

« Salut Donovan. » répondit-elle néanmoins d’une voix dénuée de toute émotion.
« Tu tombes bien, j’ai besoin de passer mes nerfs sur quelqu’un. Un café ? »

Harmony hocha la tête sans répondre. Quand Donovan avait besoin de passer ses nerfs sur quelqu’un, ça voulait simplement dire que quelque chose la contrariait et qu’elle avait envie de se plaindre. En général ça tombait sur ses infortunés collègues qui l’écoutaient alors sans broncher en n’ayant qu’une envie, se barrer le plus loin possible, si possible en mission pour être sûr de ne pas avoir de nouveau affaire à elle. Et souvent, cette occasion s’offrait à eux. Là était la différence avec Harmony : elle priait pour que quelqu’un ou quelque chose l’éloigne de sa collègue, mais comme elle ne venait au commissariat que pour faire ses rapports, il y avait peu de chances pour qu’elle soit inopinément appelée sur le terrain. Elle serait donc contrainte d’écouter les coups de gueule du sergent tout en buvant son café avec elle. A quoi cela servait-il d’être invisible si les gens vous remarquent dès qu’ils ont besoin d’un souffre-douleur ?

Elle la suivit donc sans dire un mot jusqu’à la machine à café. Une fois son cappucino dans les mains, Donovan laissa enfin libre cours à son courroux, et Harmony espérait que ça se terminerait rapidement. Elle avait encore un rapport à taper pour Lestrade, et un autre pour Gregson, puis elle devrait aller faire du tri dans les archives qui en ce moment ressemblaient plus à une jungle de papier qu’à autre chose.

« Lestrade est bien gentil, mais il est décidément trop conciliant ! » tempêtait Donovan alors qu’Harmony songeait encore à ses archives dont elle regrettait le silence et le calme. « A force de tout lui permettre et laisser passer toutes ses conneries, nous revoilà avec ce satané freak dans les pattes ! »

Le freak. Un mot qui revenait souvent dans la bouche de Donovan. Un mot qui revenait dans sa bouche à peu près toutes les fois où elle se plaignait en fait. Depuis qu’elle la connaissait, Harmony lui avait souvent servi de défouloir –à croire qu’elle trouvait dans son silence un écho qui parvenait à atténuer sa colère- et de manière presque systématique, elle parlait de ce freak dont elle ignorait l’identité. Il aurait pu s’agir aussi bien d’un collègue que d’un criminel ou de son chat. Ou du chat de Lestrade, puisque celui-ci était visiblement trop permissif. Mais en quoi le chat de Lestrade leur traînerait dans les pattes au commissariat ? Et d’ailleurs, depuis quand Lestrade avait-il un chat ?

« Taylor, tu m’écoutes ? »

Harmony hocha de nouveau la tête, docile. Obtempérer. La laisser projeter sa colère sur elle. Puis la laisser repartir et oublier cette conversation, ou plutôt ce monologue. Le freak, qui ou quoi qu’il soit, ne l’intéressait pas. Elle n’avait pas envie de savoir qui ça pouvait bien être ni même ce qu’il avait fait. Si elle posait la question, elle relancerait la conversation et elle n’en avait pas envie. Pour se faire oublier, il faut savoir se faire tout petit, et savoir ne pas poser de questions. Laisser passer l’orage restait encore la meilleure des techniques.

« … Tiens, voilà le chef, en parlant du loup ! Bonjour inspecteur.
- Bonjour Donovan, Taylor. Leur lança Lestrade en s’arrêtant devant elles sans toutefois lever le nez de son dossier. Taylor, vous tombez bien, où en êtes-vous dans votre rapport sur le réseau Volkov ?
- J’ai presque fini. Dans deux heures tout au plus. Répondit Harmony sur un ton si bas que c’en était presque un murmure.
- Inspecteur ! l’invectiva Donovan. Le freak est encore venu fourrer son nez dans nos affaires ce matin, j’en ai plus qu’assez ! »

Tiens, Donovan s’en prenait maintenant à son propre chef. Tant mieux, au moins elle la laissait tranquille comme ça. Non pas qu’Harmony n’aimât pas le sergent, ce serait faux d’affirmer une chose pareille. Le sergent Donovan était un très bon officier, compétente et efficace, et elle aimait son franc-parler. Le seul problème, c’est qu’elle était bruyante, et qu’elle se mettait facilement en rogne. Et quand elle était en rogne, elle s’en prenait à tout le monde. C’est pour ça qu’elle l’évitait la plupart du temps. Elle ne voulait pas s’attirer d’ennuis, et ne voulait pas être prise à parti.
Harmony releva les yeux vers son supérieur, qui retenait visiblement un gros soupir en écoutant les réclamations du sergent. C’était peut-être vrai qu’il était un peu trop gentil. Quelqu’un de plus caractériel que lui aurait probablement envoyé Donovan sur les roses, et de manière pas franchement aimable, mais soit il était décidément peu autoritaire, soit il connaissait suffisamment bien sa subalterne pour savoir que sa crise lui passerait comme elle était venue, en attendant la prochaine. Comme elle l’appréciait, Harmony choisit d’opter pour la deuxième solution.

Finalement, Donovan lâcha un ou deux jurons puis tourna les talons, visiblement furieuse. Harmony l’observa, admirant sa démarche décidée et chaloupée, étrange mélange de force et de féminité. Donovan était le genre de femme à côté desquelles il est incroyablement facile de passer inaperçu, tant elles prennent toute la place et attirent toute l’attention. Elle n’était pas solaire ni rayonnante, c’est juste qu’elle savait se faire entendre.
Restée seule avec Lestrade, elle le regarda un instant sans rien dire. Il semblait fatigué et cette altercation n’avait pas dû arranger son humeur. Harmony ressentit un peu de pitié pour lui. Avoir des hommes sous ses ordres n’allait pas sans inconvénient. Elle, en tant qu’informatrice, n’avait pas beaucoup de responsabilités et elle ne s’en plaignait pas, à vrai dire. Elle lui tendit le café qu’elle n’avait pas entamé. Etonné, il hésita un instant puis le prit en la remerciant brièvement. Elle se dit qu’elle était bien, là où elle était, à sa petite place d’espionne de la police. Finalement, pour la première fois, elle lui posa une question personnelle :

« Vous avez un chat, inspecteur ? »

Devant l’air interloqué de son supérieur, elle haussa les épaules et s’en alla, direction les archives.




Pseudo : Eliza
Âge : 17 ans
Comment avez-vous connu le forum : En menant mon enquête sur Google.
Code dans le règlement : Vu par Sherly~
Autre chose à ajouter ? : Look I have a blanket ! *paf* Merci à Sherlock pour avoir répondu à mes questions sur Harmony, et je vous souhaite maintenant une bonne lecture. *fait la révérence et retourne regarder la série*

Bonjour et bienvenue parmi nous~

Si tu as la moindre question (sur la fiche ou quant au personnage) n'hésite pas à nous demander.
Bon courage pour le reste de ta fiche !

Oh, merci de l'accueil !

Je n'aurais que deux questions, deux petites précisions quand à Harmony :

1° L'inspecteur Lestrade est-il son supérieur direct ? Comme il figure dans ses relations et pas d'autres policiers (comme Gregson par exemple)... Simple précision, mais j'aimerais ne pas dire de bêtise dès l'écriture de ma fiche (ça ferait mauvaise impression).

2° Est-il concevable de dire qu'elle a rejoint la police sans être passée par l'école de police ? J'avoue que je ne connais pas trop bien le système anglo-saxon, mais j'aimerais juste savoir ça pour décider de comment expliquer sa connaissance des langues : soit elle est partie voyager après son bac, soit elle a fait des études impliquant les langues...

Voilà, ce ne sont que des détails, et si vous me dites "fais ce que tu veux, ma grande !", je me débrouillerai aussi !

Alors, pour l'Inspecteur Lestrade... Le choix t'appartient : c'est vrai que je n'avais rajouté que Lestrade dans les relations (vu que la fiche de Gregson est plutôt récente) en ne précisant pas tellement. Donc si ça t'arrange pour l'histoire de le rattacher en tant que supérieur direct, tu as tout à fait le droit. Ou alors, choisir un autre inspecteur (predef ou inventé) éventuellement.

Pour le second... Je pense que le passage est conseillé, même si cela dit, je ne m'y connais pas tellement dans le système anglo-saxon non plus (j'ai tenté de faire quelques recherches, mais je n'ai rien trouvé de très intéressant...). Mais pour son cas, je pense que tant que les études de Droit sont inclus, ça va. L'idée du voyage est intéressante, peut-être que tu peux t'appuyer sur les universités qui proposent des études à l'étranger ?

Enfin, en espérant avoir répondu le mieux possible...
Mais ce sont des détails qui ne sont pas tellement gênants si tu le fais à ta façon, rassure-toi

Super, merci pour ces réponses claires !

Je garde donc Lestrade comme supérieur -c'est encore le plus facile à mettre en scène- et l'idée des voyages et autres échanges universitaires pour les langues. A suivre très prochainement.

EDIT : Fiche terminée ! *sort son petit bloc notes pour écrire tous les commentaires du staff et les corrections à apporter*

Gniii. /fangirl on *.* Charlotte Gainsbourg piis ton personnage quoi. Bienvenue à bord très chère ! /fangirl off.

*_*

Nyaaaaaaaah, Irene ! Tu m'épouses ? *VLAN*

Merci pour ton accueil en tout cas ! Heureuse que tu aimes le personnage ! *remercie intérieurement Sherlock de l'avoir créé*

Ah mais mince...Je t'explique la situation :
- Je suis mariée avec Molly Hooper.
- Je fricote avec Sebastian Moran.
- Je suis supposée flirter avec Sherlock mais John Watson qui détient un dossier compromettant zur moi m'en empêchera.

mais sinon je suis libre le vendredi à 17h Sinon, très belles bannières e aussi. *.*

Irene : Ah zut, vous avez trop de succès ma chère ! (flirter avec Sherlock ? Je veux voir ça !! XD) Dans ce cas je me contenterai du vendredi à 17h... Une chance que j'aie décalé mon cours de tango ! *sort*


Molly : Tu n'es pas prêteuse-euh... Mais ça se comprend, c'est Irene quand même... *comment ça je m'enfonce ?* Merci pour ton accueil ! Et puis Molly est tellement choute...

*donne des coups de cannes à celles qui floodent sur la fiche*

Non mais oh ... (XD)
Bienvenue sur le forum, pour moi tout est en règle, je laisse Sherlock décider de ton sort car il s'agit d'un de ses PVs.
(Mais non faut pas trop s'inquièter... Il ne mord pas... enfin pas fort *sort*)

*trop de réponses dans une catégorie font échapper LA réponse du Doc' à mon attention... Dammit.*

Ca marche, j'attend donc l'avis de Sherlock, merci d'être passé en tout cas John

Bonjour,

Alors, j'ai énormément aimé ta fiche et de ton interprétation pour Harmony. Surtout durant le test RP qui est très vivant, agréable et avec un style fluide. Niveau écrit, ça passe, le nombre de ligne est respecté, donc ça passe aussi. Et bien évidemment, très In Character.

Donc je suis heureuse de valider une nouvelle et prometteuse recrue à Scotland Yard !
Je te dirige dès maintenant vers les deux topics les plus importants, c'est à dire les demandes de rang, pour intégrer complétement le groupe, et les fiches RP pour pouvoir en créer une.

Bon jeu~
John, j'ai pas mordu.

Je suis très très très heureuse que la fiche t'ait plu. J'aime vraiment beaucoup le personnage d'Harmony, donc c'est un plaisir de m'entendre dire que j'arrive à bien la respecter. Je cours donc remplir ces quelques formalités et faire honneur au Yard \o/

Merci encore !