Sherlock 21st Century
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Sherlock 21st Century

Forum RPG inspiré par la série Sherlock de la BBC
 
AccueilDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment :
Cdiscount : -30€ dès 300€ ...
Voir le deal

Partagez | 
 

 "Le premier qui rira aura une tapette..." (Joel)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Anthony J. King
Civil | J'aime la beauté de votre médiocrité
Civil | J'aime la beauté de votre médiocrité
Anthony J. King

•Messages : 23
•Arrivé(e) le... : 19/02/2011
•Fiche : [url=LIEN DE LA FICHE]BLAH[/url]
•Thème : [url=LIEN]BLAH[/url]

"Le premier qui rira aura une tapette..." (Joel) _
MessageSujet: "Le premier qui rira aura une tapette..." (Joel)   "Le premier qui rira aura une tapette..." (Joel) EmptyMer 16 Nov - 23:41

Très mauvaise semaine. Très mauvais mois. Il semblait à Anthony que sa propre personne tombait en décrépitude. Il n'était pas le genre d'homme à être sujet à la déprime ni à l'introspection, mais les jours qui étaient passés avaient défilé à un rythme si morne qu'il aurait pu rester endormi dans son lit et il n'aurait probablement guère remarqué la différence. Le matin même de cette journée pourtant ensoleillée, il s'était réveillé avec un certain mal de tête qui le fit grogner dès que ses yeux s'ouvrirent. Malheureusement pour lui, il n'y avait ni Claire, ni chien, ni chat sur lequel laisser aller sa colère et son désoeuvrement. Comme il regrettait parfois de ne pas reprendre épouse, ne serait-ce que pour pouvoir hurler de temps en temps contre une créature faible et sans défense. Parce que Anthony avait besoin de hurler. Beaucoup. Plus que le genre humain moyen.

Pourtant, après avoir pris ses pilules contre la migraine, un espèce de désir assez malsain s'embrasa très lentement dans un recoin de son cerveau. L'idée était perfide, mais la tentation n'en était que plus grande. Il finissait son verre d'eau lorsqu'un léger sourire hésitant entre la douceur et le sadisme étira ses lèvres. Il y avait si longtemps que...non...il verrait bien lorsqu'il en serait rendu là. Croyant qu'il était mieux de partir et de penser à autre chose, le professeur enfila son manteau afin de se rendre au gymnase où il donnait les premiers cours du matin. Pendant cette période, les élèves n'étaient que très peu attentifs, ce qui lui permettait de se défouler le moindrement afin de remettre un peu de discipline dans ce groupe de larves rampantes.

Il alla dans son tiroir et glissa un couteau dans sa poche. Il laissera l'arme blanche dans sa voiture, conscient qu'autrement, il pourrait y avoir un léger contretemps.

Ensuite, il se rendit à son propre bureau afin d'engueuler comme il se devait sa secrétaire, car oui, oui, il avait une secrétaire. Lui simple professeur d'escrime. La raison en était obscure, mais Anthony jouait avec elle comme il avait jouer avec son ex femme. Il ne s'excusait jamais après l'avoir insultée et rabaissée, mais il jouait la carte: « c'est de ta faute si je suis comme ça, je suis la victime et pas toi » qui marchait toujours avec ce genre de femmes dociles. Une vieille rengaine dont il ne se lassait pas encore et qui lui permettait de ne pas tuer un élève. Pas tout de suite. La retraite arrivait et il n'allait certainement pas partir sans un coup de maître.

Il arriva le premier dans le gymnase, comme d'habitude et alla agripper son arme de pratique, omettant de mettre l'uniforme règlementaire. Il vérifia ensuite les armes et en déposa une à l'écart des autres. Elle seule servirait pour la pratique. Ce ne serait pas son arme, ce serait celle des élèves.

Impatient, désirant déchiqueté quelqu'un ou quelque chose, il tournant en rond tel un animal en cache, ses yeux fous mais pourtant intelligents perdus dans le vague, son esprit loin de son lieu d'enseignement, ses pensées ancrées sur une seule chose. Il y avait si longtemps qu'une discussion s'imposait, qu'une rencontre lui semblait obligatoire. Ne serait-ce que pour lui voir les traits tirés, ne serait-ce que pour sentir sa souffrance, ne serait-ce que pour avoir sa présence. Toutes des raisons assez bonnes pour cette journée qui s'annonçait des plus magnifiques, même si sa météo personnelle lui avait tout d'abord prévu des orages violents. Oh il y en aurait des orages, nous parlons tout de même d'Anthony, mais ces orages seraient prévus, calculés, ressentis, aimés. Ainsi, lorsque les élèves entrèrent, ils le trouvèrent dans un état qui leur fit peur. Leur enseignant, habituellement avec l'air le plus effrayant qu'il ne pouvait pas y avoir sur terre, souriant. Certes, il ne s'agissait pas là d'un doux sourire rassurant, mais bel et bien d'un sourire où laissait percer une lueur de folie. Quelques-uns déglutirent, d'autres se moquèrent mentalement de ce débile.

L'entraînement avança rapidement, les élèves étaient rapidement dépassés par la force qu'employait leur professeur, beaucoup plus grande qu'à l'accoutumée. Anthony frappait sans réellement s'en rendre compte, y mettant beaucoup, mais tout de même pas tout ce qu'il pouvait. Ces enfants ne méritaient même pas le tiers de ses efforts. Au bout d'un moment donné, il laissa sa lame dériver, il la fit glisser et un éclair de douleur le fit reculer brusquement. L'élève devant lui avait le regard du prisonnier terrifié qui savait que sa condamnation était proche. Tous les autres retenaient leur souffle. Il y aurait un meurtre aujourd'hui.

Anthony les regardait en silence. Il allait devoir rebâtir leur admiration pour lui par après, mais il n'en avait cure. Après tout, il venait de se faire toucher par une parade des plus simples à parer. Tous étaient surpris. Tous ne comprenaient pas du tout ce qui venait de se passer. D'une voix froide, il ordonna à deux élèves de le suivre et aboya au reste de partir, les jetant dehors sans la moindre douceur. Il en oublia de porter sa main à son épaule.

Et pourtant, il avait mal. Oh oui... cette coupure était assez grave pour qu'il doive se rendre à l'hôpital, mais pas assez pour qu'il doive y rester la nuit. La simple journée à lui recoudre la peau serait probablement suffisant. Et ça faisait mal. Il sentait la brûlure de la blessure, le contact de la peau et de ses éléments avec l'air empoisonné des entourages. Ça commençait à s'infecter, très lentement, mais le picotement était atroce et agaçant, la chaleur ressentit puissante. Il ne put retenir un autre sourire.

Il sortit avec les deux élèves et les obligea à monter dans sa voiture. Après tout, il ne pouvait s'y rendre seul, il était blessé et le responsable de sa blessure faisait partit de ses deux chaperons. Il s'arrêta néanmoins dans la voiture, mais secoua la tête, non, il attendrait d'être rendu à l'hôpital. Il s'y dirigea, laissant son bras saigner, se disant qu'il avait bien fait de ne pas toucher son bras actif. En arrivant à l'hôpital, il se laissa toucher avec des grincements de dents, se retenant d'en tuer quelques-uns. Au bout d'un moment, il demanda de téléphoner, disant qu'il s'agissait de la chose la plus importante qu'il devait faire. Il dut néanmoins attendre que son bras ait été soigné et recousut avant qu'on ne lui permette de communiquer avec un membre de sa famille.

Il composa le numéro traînassant dans sa mémoire comme un vieux livre poussiéreux, attendant que le vieillard veuille bien décrocher. À mi-voix, de sa voix grave et lente, il laissa tomber, après avoir inspiré:


« Joël...c'est moi. J'aimerais vraiment...que tu sois présent...pour mes dernières volontés...tu peux venir me voir au St-Bartholomew's hospital. »

Aucun nom, aucun indice, mais si son vieil ami/ennemi ne le reconnaissait pas de voix, il finirait très bien par deviner qui l'avait appelé. Il raccrocha sous le regard inquiet des deux élèves qui manifestement avait crut en son jeu pour lequel il ne s'était guère forcé. Est-ce qu'il viendrait ? Il ne le savait pas. Joël avait ce talent d'être tout aussi imprévisible que lui. Ainsi donc avait-il parier sur l'ennui, la curiosité et l'agacement de son plus vieil ami...
Revenir en haut Aller en bas
Joel Belsph
Civil | Oh captain, my captain !
Civil | Oh captain, my captain !
Joel Belsph

•Messages : 175
•Arrivé(e) le... : 20/01/2011
•Fiche : [url=LIEN DE LA FICHE]BLAH[/url]
•Thème : Captain my Captain

"Le premier qui rira aura une tapette..." (Joel) _
MessageSujet: Re: "Le premier qui rira aura une tapette..." (Joel)   "Le premier qui rira aura une tapette..." (Joel) EmptySam 3 Déc - 23:27

Joel Belsph s’éveilla dans un silence complet, alors même qu’aucune brume ne tombait sur Londres. Ce jour était comme tous les autres et l’homme savait que malgré le café, malgré le temps, malgré tout, encore une fois rien n’enlèverait ce goût de cendre de sa bouche. Il se leva par la force de l’habitude, conscient que les choses avaient peu d’importances, et laissa les secondes et les minutes s’écouler tandis qu’il effectuait tous ces gestes dénués de sens.
Il avait toujours pensé que sa retraite serait lointaine, heureuse. Au lieu de cela, il buvait le café dans une cuisine triste et froide, sans même savoir où s’en étaient allés ses rêves de maisons à la campagne avec un grand jardin et un chien. Un labrador noir qui peut être aurait pu le distraire un peu, non ?
Mais la seule chose dont il s’occupait à présent, c’était les plantes d’Helen. Il n’avait même pas pensé à en racheter d’autres, des nouvelles. Il ne pensait pas au futur, ni à la vie, tout n’était qu’un jour sans fin ponctué par de petits comas dont il ne guérissait pas.

Et alors ?

La sonnerie du téléphone résonna longtemps avant qu’il ne décroche. Il eut soudain la vision fugitive d’un chien aboyant, énervé par le bruit, avant de finalement se recoucher à ses pieds. Il n’était pas à la campagne, ne s’y installerait jamais mais… mais peut être que le chien serait quand même une bonne chose ?
Dans leurs premières années de vie commune, Helen avait voulu un chat. Une sale bête qui avait causé bien des soucis à Joel, il se rappelait veiller tard le soir pour corriger des copies et finalement se coucher sur le canapé parce que le chat occupait son lit. Le virer aurait voulu dire réveiller Helen et lui, nigaud comme il était, il n’avait jamais osé.

Allo ?

Il avait la voix trop rauque, faute à cette première cigarette qu’il avait allumé il y a quelques minutes. L’homme resta pensif un moment, le combiné de coincé à son oreille, et raccrocha en soupirant. Anthony était de ces êtres n’ayant rien ni personne pour prendre soin d’eux, il ne possédait pas d’amis et surtout pas Joel. Le professeur savait qu’il était dans son droit en laissant Anthony à l’hôpital sans aide. Surtout dans cet hôpital là… Peut-être aurait-il pu demander à Sherlock de l’en déloger avec sa cravache, mais le jeune homme risquait de ne pas obéir ou écouter tout simplement.

Alors en silence, parce que tout n’était que silence, il termina de se préparer, enfila une veste et fit démarrer la voiture. Le chemin ne changeait pas évidemment, exactement le même que lorsque Helen était malade. Il trouva une place sur le parking, sortit et commença à avancer….avant de se stopper brusquement.
Une habitude sournoise et insidieuse le faisait aller directement vers l’unité des soins palliatifs. Et cette méchante voix dans sa tête le poussa à en franchir les portes pour être accueilli par cette même odeur qui l’avait tant de fois hanté : médicament, maladie, légumes bouillis des plateaux repas. Trois chiffres dansaient devant ses yeux, il connaissait leur signification : la chambre.
237….
Et s’il passait devant ? Chacun de ses pas se faisait plus difficile, quelques fauteuils roulants obstruaient le couloir. De temps en temps, une infirmière passait sans lui prêter attention. Joël cru être devenu fantôme.
La porte de la chambre était fermée, il allongea le pas et quitta le service. Une nausée restait coincée dans sa gorge, il prit le temps de reprendre son souffle près d’une machine à café.

Pourquoi était-il là déjà ? Ah oui, Anthony…

Que croyait-il donc, qu’il allait le détruire ? Un jour cet homme comprendrait qu’il ne vivait pas dans un roman de gare à quatre sous où des hommes doivent faire face à leur Némesis pour vivre correctement. La vie était bien plus banale que cela, la vie n’était rien d’autres qu’une série d’évènements pas forcément graves, pas forcément méchants mais qui ne faisaient rien d’autre que vous conduire à une inexorable tristesse.

Et puis après, on meurt.

Il mit quelques pièces dans la machine et but un café. Cela lui fit du bien, Joel se sentit aussitôt revenir à la réalité : un être humain parfois pantin de bois et heureux bénéficiaire d’un cœur qui bat. Il tâcha d’oublier les silences intemporels qui lui tapissaient les yeux, ceux qui étouffaient toute tristesse pour ne laisser que le vide, et se laissa alors aller à afficher un visage peut être plus méchant que d’habitude. Ce n’était pas une mauvaise personne, mais e ce moment il était contrarié et ses traits durcis allaient de pair avec un regard froid. Voilà le seul accueil qu’aurait Anthony.

Sans un mot, Joel rejoignit les urgences. Il y vit le professeur incompétent entouré de quelques élèves.

Ah Anthony…. Encore blessé par un de tes élèves ? Cela me fait penser à un mot qui commence par « in » et termine par « compétence »
Revenir en haut Aller en bas
Anthony J. King
Civil | J'aime la beauté de votre médiocrité
Civil | J'aime la beauté de votre médiocrité
Anthony J. King

•Messages : 23
•Arrivé(e) le... : 19/02/2011
•Fiche : [url=LIEN DE LA FICHE]BLAH[/url]
•Thème : [url=LIEN]BLAH[/url]

"Le premier qui rira aura une tapette..." (Joel) _
MessageSujet: Re: "Le premier qui rira aura une tapette..." (Joel)   "Le premier qui rira aura une tapette..." (Joel) EmptyMer 11 Jan - 1:03

Ce qu'il y avait d'amusant avec Joël, c'était la piètre estime qu'il avait de sa « nemesis ». Toute personne connaissant Anthony penserait qu'il prendrait la situation très mal, mais non. Ce qu'il pourrait reproché à Joël et qui l'agaçait était plutôt la façon dont il le faisait, devant ses élèves. C'était enrageant et surtout ça leur permettait de voir que leur enseignant n'était pas tout-puissant et qu'au moins une personne dans ce bas-monde n'avait pas peur de lui. C'était pas très bon lorsqu'il lui fallait garder le rôle d'enseignant tyrannique. Avant qu'un sourire ne pointe sur leurs visages de rats, il leur aboya de déguerpir. Le regard plus que le ton les fit fuir, soulagés qu'ils étaient d'enfin pouvoir quitter cet imbécile de professeur. Ils ne pouvaient pas assez remercier Joël d'être arrivé. Anthony ne pourrait que leur donner raison. Quelques minutes de plus avec eux, il en aurait au moins assassiné un.

« Tu m'as l'air en forme. »

Il ouvrit et ferma les doigts, se disant qu'il aurait pu se déplacé un peu plus sur la droite. Il s'était blessé plus gravement que prévu. Faire exprès de rencontrer un vieillard à la retraite de cette façon n'était décidément et sûrement pas parmi les 10 meilleurs façons de reprendre contact avec de vieux amis.

« Et tu n'as rien perdu de ta si charmante voix. »

Il l'examina un moment. Il lui semblait fatigué. En fait, Joël était comme ça, traînant sa vieille carcasse finie à travers les rues, semblant plus blasé par la vie que vivant, vieux sage totalement incontinent qui pourtant vous surprenait au détour par sa vive intelligence. Il avait volontairement ignorer la première insulte. Il n'était pas incompétent. Aucun élève ne pouvait le blesser sauf si lui-même le lui permettait. Il n'allait pas en plus lui faire plaisir, bien qu'il avait encore du mal à avaler le fait qu'il avait dit ça devant les gamins. Rester calme devant lui. C'était ce qu'il fallait faire. Mais le venin qui coulait dans ses veines ne semblaient pas d'accord. Si son intérieur grondait avec le reste du monde, il hurlait devant Joël. Peut-être parce que le vieil homme était le seul pouvait le remettre à sa place.

« Tu sais, je ne croyais pas que tu viendrais. Je sais que ce n'est pas mon petit discours qui t'a attendrit, tu n'as plus de cœur depuis longtemps. Je sais que ce n'est pas par gentillesse parce que même si j'étais mourant tu ne daignerais pas lever le doigt pour moi. Alors, que me vaut l'honneur de voir ton merveilleux visage souriant à mes côtés ? »

Il posa le pieds à terre de sa civière dans laquelle les médecins avaient insisté à le rasseoir après son coup de téléphone, puis arriva à la hauteur du vieillard.

« On sort ? Ou on reste dans ce charmant endroit à attendre que tu nous fasses une crise de panique ? »

Ils devraient probablement peut-être discuter un peu avec les médecins pour qu'on le laisse sortir, mais Anthony n'était pas inquiet. Il pouvait très bien se débrouiller pour s'en sortir tout seul si l'autre le laissait pourrir, mais sans l'avouer, il aimerait bien passer un peu de temps avec le rabat-joie national. Ne serait-ce que pour fuir sa propre solitude. Qui pourrait bien deviner que l'homme qu'il était aimait la bonne compagnie ? Personne sans doute. Claire avait laissé un certain vide. Non pas de chagrin, mais il n'avait plus de femme pour se défouler ou pour manipuler à son gré. Sa grande maison l'était trop pour lui tout seul.
Revenir en haut Aller en bas
Joel Belsph
Civil | Oh captain, my captain !
Civil | Oh captain, my captain !
Joel Belsph

•Messages : 175
•Arrivé(e) le... : 20/01/2011
•Fiche : [url=LIEN DE LA FICHE]BLAH[/url]
•Thème : Captain my Captain

"Le premier qui rira aura une tapette..." (Joel) _
MessageSujet: Re: "Le premier qui rira aura une tapette..." (Joel)   "Le premier qui rira aura une tapette..." (Joel) EmptyMer 11 Jan - 13:13

Un des élèves le salua en passant, Joel crut se souvenir avoir eu une de ses sœurs en classe. Bientôt il n’y eut plus qu’Anthony et lui, Anthony à qui il n’avait absolument rien à dire. Il est ironique de constater que Joel Belsph, en se montrant presque toute sa vie une personne sincère et à l’écoute des autres, n’ait plus désormais pour l’accompagner, qu’un ennemi là où d’autres personnes trouveraient sans difficultés, la main d’un ami.

Pourquoi sortir, tu te sens mal à l’aise, ici ?

Quel besoin de paniquer ? La mort avait frappé depuis longtemps, la course contre la montre était finie et Joel avait perdu. A présent l’homme se sentait calme, trop calme. Il s’adossa contre un mur, laissant Anthony libre de partir s’il le voulait. Lui, il ne bougerait pas… Si son rival désirait une « conversation », alors il aurait à jouer à ses règles du jeu.
Répondre aux questions d’Anthony, bah pourquoi faire ? Il n’haussa même pas les épaules, se contentant de regarder dans le vide, accompagné de ses seules pensées. L’autre semblait penser qu’il n’avait plus de cœur, étrange idée que celle là. King était-il en train de le rendre monstrueux par la simple force de son imagination ? Malheureusement pour lui, Joel avait l’avantage de toute une vie et assez de bons souvenirs pour savoir ce qu’il en était réellement…

Voilà qui a l’air douloureux comme blessure…

Mais la douleur d’Anthony lui importait peu. Pour Sherlock, pour Mycroft, il se serait volontiers arraché un bras si cela pouvait apaiser leurs propres souffrances, pour bien des visages qu’il avait rencontré dans sa salle de classe et qui une partie de sa vie durant, l’avaient accompagné, il aurait pu verser des larmes et accepter le chagrin, mais pour Anthony même la haine lui semblait superflue.
Il n’était qu’un défouloir à sa colère et à son mal être, voilà pourquoi Joel avait malgré tout pris le chemin de l’hopital. Et tant pis si cela était injuste pour l’autre professeur, mais la vie ne peut être fait que de belles choses.

J’ai bien fait de prendre cette pelle dans mon coffre : il va falloir que je t’achève moi-même

Où était la plaisanterie ? Peut-être là, peut-être loin d’ici. Son ton froid n’admettait pas d’interprétation, car Joel Belsh s’y connaissait aussi en secrets. Ce qu’il pensait, ce qu’il voulait –autre que le fantôme d’une femme morte trop tôt-, il laissait peu de personnes le savoir.

L’homme croisa les bras, conscient de son propre monde dans lequel il pouvait se réfugier. Est-ce qu’Anthony aurait jamais pareil refuge ? Des questions, rien que des questions dont il se fichait royalement de la réponse.

Alors, tout brûle dans ton univers, pour m’appeler ainsi ? Dans ce cas le spectacle peut être beau….

Peut-être allait-il sortir un instant pour fumer ? Il n’avait eu le temps que pour deux cigarettes ce matin, et puis il se fichait bien de laisser Anthony seul. Qui plus est, si celui-ci décidait malgré tout de le suivre, il se ferait une joie féroce de l’accueillir d’un croche pied. Peut-être était-il vraiment méchant après tout ? Il songea un instant au yeux d’Helen, aux colères qu’ils avaient eu parfois l’un contre l’autre, aux mots et aux insultes.
Il la revit dans son lit d’hôpital, pauvre chose presque sans vie et véritable golem de rage et de souffrance. Tous ces mots qu’elle avait eus et contre lesquels il s’était trouvé incapable de lutter….


Allez, il ne fallait plus penser à cela. Il aurait bien tout le temps lors de ses après midis solitaires et de ses soirs d’insomnie ? La dépression était l’éternelle ombre rousse sur son chemin, cette flamme pour l’éclaire de mille soleils noirs. Plus la peine de lutter…
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé




"Le premier qui rira aura une tapette..." (Joel) _
MessageSujet: Re: "Le premier qui rira aura une tapette..." (Joel)   "Le premier qui rira aura une tapette..." (Joel) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

"Le premier qui rira aura une tapette..." (Joel)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Sherlock 21st Century :: City of London :: St Bartholomew's Hospital-