Sherlock 21st Century
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Sherlock 21st Century

Forum RPG inspiré par la série Sherlock de la BBC
 
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 MORAN | Leurs âmes sont gelées, leurs yeux, semblables à l'océan, et leurs coeurs, appartenant à la nuit.

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Irene Adler
Civil | Resplendit à jamais, comme un astre inutile, la froide majesté de la femme stérile
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Irene Adler

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MORAN | Leurs âmes sont gelées, leurs yeux, semblables à l'océan, et leurs coeurs, appartenant à la nuit. _
MessageSujet: MORAN | Leurs âmes sont gelées, leurs yeux, semblables à l'océan, et leurs coeurs, appartenant à la nuit.   MORAN | Leurs âmes sont gelées, leurs yeux, semblables à l'océan, et leurs coeurs, appartenant à la nuit. EmptyMar 30 Aoû - 17:26

I can't say that I'm waltzin'
Not that I don't like waltzing
Would rather be waltzin' with you.

RUFUS W.This Love Affair.
MORAN | Leurs âmes sont gelées, leurs yeux, semblables à l'océan, et leurs coeurs, appartenant à la nuit. Tumblr_lqqgl3Hs2g1qcl6c3o1_500
Irene avait un désir profond de ne jamais être sécurité. C'est pourquoi elle provoquait de façon éhontée le danger. Et qu'elle en était éperdument fière. Éperdument amoureuse de ce dit danger, aussi. Cela faisait quatre mois que Sebastian Moran, ex-militaire de son état et bras droit de Moriarty -criminel consultant- avait gentiment proposé, envoyé par son patron, de l'engager. Le pied d'Irene s'en souvenait, de même que son visage. A vrai dire. Tout son corps se rappelait de ce rendez vous improvisé. La boule d'excitation ne l'avait plus lâché depuis.

Il était partout à ses yeux, dans son salon, dans sa cuisine. Venant aussi hanter ses journées passées à se retourner sur son canapé pour espérer trouver, naïvement, le sommeil. Plus rien ne serait jamais pareil. Il fallait le vivre pour saisir l'étendue d'une telle soirée. Elle mettait maintenant trois sucres dans son café de Colombie. Le fauteuil dans lequel Sebastian était tombé avait été dissimulé derrière l'horloge dont les aiguilles rendaient littéralement malade la maîtresse de ces lieues qu'elle ne reconnaissait plus.

Toujours à écumer les bars. Toujours à vendre des bouquins à la con. Mais cela n'était plus pareil. Elle était le fantôme de sa propre vie, à présent. Celle-ci était un fil fragile. Plus que jamais. Soupir de soupir. Comment une librairie pouvait-elle être aussi vide ? Lire avait été intéressant les trois premières heures, mais à présent l'ennui venait s'inviter. Le temps d'un bâillement des plus distingués et Irene était déjà exposé au froid Londonien avec pour seul protection contre ce dernier, un haut dans lequel elle flottait. Merde. Il faisait vraiment froid. Ses lèvres tremblantes firent s'agiter sa cigarette lorsque ses doigts fins l'allumèrent. La flamme éclaira un instant son visage marqué par les insomnies. Rien ne va plus, mais c'est bien plus exaltant ainsi n'est-ce pas ?

C'est bien, tu touches le fond, tu creuses encore. La cigarette fut un instant remplacée par un goulot. L'expiration d'Irene se fit plus violente au contraire des frissons, lorsque le liquide eut fini de réchauffer sa gorge. Oui elle buvait un peu ces derniers temps, et sa carcasse amaigrie avait du mal à le supporter. Une autre bouffée de cigarette et ses paupières se fermèrent dans le but de saisir le sens de la nuit. Plus personne n'avait essayé de la harceler, provenant de sa vie d'avant bien entendu. Ils avaient lâché prise, comme tous. Et c'était très bien ainsi, car elle ne l'aurait pas supporté indéfiniment. Voilà pourquoi elle adorait que les gens se lassent.

Un pressentiment désagréable s'insinua en elle lorsqu'elle vit une fumée blanche ne s'échappant pas de ses lèvres passer devant ses yeux. Aucune respiration, mais une présence. Oh...non. Elle sentit une chaleur l'envahir lorsque ses épaules furent recouvertes d'un manteau noir. Chatoyant était le tissu, terrifiante l'odeur qui s'en échappait. Ainsi il l'avait trouvé. En train de faire l'amour à la nuit. Elle se retourna vers un visage dissimulé par son amante. Il ne respirait toujours pas. Sa main était appuyé à l'embrasure de la porte, sur l'un des montants.

Elle lui tourna le dos.


"Ne l'abîmez pas. Il m'a coûté une petite fortune." chuchota t-il à son oreille. Elle put sentir qu'il avait mis les mains derrière le dos. Son sourire était palpable. Sa voix était fidèle à elle même, d'une puissance à la hauteur du tueur. Sebastian aimait cela, apprendre à connaître ses victimes, surtout Irene. Pousser cette dernière à bout, ces quatre derniers mois avait du être jouissif. S’enivrer de ses émotions, parce qu'elles étaient rares. Et c'était si bon. D'appels téléphoniques à l'impression d'être constamment suivie, la palette avait été diversifiée. "Chacun prend son pied comme il veut." lâcha t-elle d'un ton las en regardant les voitures passer. Cigarette entre ses lèvres, elle resserra malgré elle l’étoffe sur ses épaules.

Si les choses tournaient mal, elle pourrait toujours y foutre le feu. Pour l'instant, elle songeait plutôt à cramer le peu de dignité qui lui restait et qui s'accrochait dans une ultime tentative à ses pieds. Sherlock Holmes aurait adoré cela, ce petit jeu. Moriarty le connaissait aussi et Sebastian, à tous les coups. Il lui en parlerait peut-être. Ou sûrement, discuteraient-ils de l'ouragan Irene.

Allez. Une dernière gorgée de Whisky pour te donner une contenance. Tout de façon, on est plus à ça près ma belle. Lors de ta mise en bière, personne ne manquera de rappeler que tu étais une garce finie, et que, dans ce cas là, Dieu est plus clément. Mais à la vérité, je n'ai pas grands espoirs pour tes matins prochains. Et tu devrais en faire autant.

Derrière elle, un souffle glacée se fraya un chemin jusqu'à sa nuque. Des doigts glissèrent dans sa coiffure relevée et ses cheveux tombèrent sur celle-ci. Sur ses joues et dans ses yeux. Irene constatait douloureusement que Sebastian avait obtenu beaucoup plus de libertés sur sa personne. Moriarty avait du lâché du mou sur la laisse. La boule d'excitation qu'Irene avait eu tout ce temps disparaissait peu à peu, sans qu'elle ne puisse savoir pourquoi. C'était pourtant magnifique non ? Elle aurait du adorer cela. Le danger, l'appréhension, le jeu. Mais Non.

Elle se dit alors, qu'au moins, il y en avait un qui s'amusait.
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Sebastian Moran
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Tout à fait. Parfait illustration de son job ♫

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MessageSujet: Re: MORAN | Leurs âmes sont gelées, leurs yeux, semblables à l'océan, et leurs coeurs, appartenant à la nuit.   MORAN | Leurs âmes sont gelées, leurs yeux, semblables à l'océan, et leurs coeurs, appartenant à la nuit. EmptyJeu 1 Sep - 21:56

"Et le Temps m'engloutit minute par minute,

Comme la neige immense un corps pris de roideur;
Je contemple d'en haut le globe en sa rondeur,

Et je n'y cherche plus l'abri d'une cahute.


Avalanche, veux-tu m'emporter dans ta chute?"

(Charles Baudelaire - Le Goût du néant)


*



Supernova, supernovae (n.f) : 1. Étoile massive ayant atteint un stade avancé de son évolution, qui explose et se manifeste temporairement par un éclat considérablement plus élevé.
2. Ce phénomène lui-même.


Parallaxe (n.f), du grec parallaksis : angle sous lequel on verrait, de cet astre, une longueur conventionnellement choisie (rayon équatorial de la Terre, pour les astres du Système solaire ; demi-grand axe de l'orbite terrestre, pour les étoiles).


Il se répétait souvent cette myriade de mots dénué de contenu pour la plupart des mortels. Il n’échappait pas à la règle et était incapable de saisir le sens de ce charabia astronomique. Et pourtant, il se rappelait chaque définition avec une précision étonnante. Lorsqu’il lui arrivait d’avoir un trou de mémoire, il saisissait le dictionnaire, retrouvait le mot dont il était sûr de l’avoir déjà entendu prononcé, et relisait sa signification.
Une fois, deux fois, puis il rangeait le dictionnaire, se ressassant ce qu’il venait de lire comme un mantra.


*
Faire marcher seul une entreprise qui tenait à peine debout était plus difficile qu’il ne l’avait cru au premier abord. Ce qui avait été grandiose n’était plus qu’un géant aux pieds d’argiles, chancelant pathétiquement, menaçant de s’écrouler à tout moment. S’il venait à se vautrer, quel bordel ce serait ! Il écraserait tout sur son passage, sans aucune pitié, dans un vacarme assourdissant, soulevant un nuage de poussière écarlate qui en aveuglerait beaucoup.
Néanmoins, si Moran mettait tant d’énergie à veiller sur cet ouvrage ce n’était pas par crainte des conséquences qu’aurait sa chute, laquelle était de toute manière inévitable voire imminente.

Rien ne pourrait jamais le mouiller, rien. Il avait un parapluie des plus efficaces. Il n’avait donc rien à craindre.

Si il continuait, du mieux qu’il le pouvait, à colmater les fissures du Titanic, c’était par loyauté et respect à son architecte. C’était un geste tout à fait désintéressé, que d’aucuns auraient volontiers qualifié de noble, de beau ou même de romantique, en d’autres circonstances. Son compte en banque lui suffisait largement pour le moment, le besoin d’argent ne motivait donc pas ses efforts, et il ne tirait absolument plus aucun plaisir de son travail qui, auparavant, lui apportait pourtant l’extase du grand frisson.

Il serra les dents, amer. Tout allait finir. Tout était presque fini, d’ailleurs.

Son seul réconfort était la perspective d’assister au scandale du siècle lorsque le réseau tomberait, libérant dans sa chute son lot d’abominables révélations. L’effroi, la panique, le désespoir de tous ceux dont les noms seraient souillés à jamais, le feu d’artifice médiatique, les multiples déclarations d’innocence mensongères, la cruauté, la mesquinerie humaine exposée aux yeux de tous…


Oui, l’idée qu’il pourrait contempler le monde dévasté par les flammes et la haine, un instant, bien abrité dans son bunker, le consolait un peu.



Mais après ? Que resterait-il ?



Une page wikipédia, avec un peu de chance. Peut-être une bref mention de « l’incident » dans les bouquins d’Histoire. Les gens ne pardonnent pas, mais ils oublient vite. La déflagration de la bombe causerait énormément de dommages, détruirait des vies, certes. Elle ferait du bruit, abasourdirait la foule, déclencherait débats et querelles, arracherait des cris d’épouvante et d’indignation.

Et après ?


Après, ce serait le silence. On passerait à autre chose; les peuples zappent si aisément.
Même l’onde de choc provoquée par la découverte de cette gigantesque toile d’araignée ensanglantée sur laquelle tellement d’hommes s’étaient englués ; toile tissée par un seul homme, génial despote gouvernant le monde du crime, l’unique criminel consultant au monde… même cette horrifiante vérité, fruit de tant d’efforts et de travail, sombrerait dans l’oubli collectif.

Pire encore. Lorsque tout aura volé en éclats, passé la contemplation de ce délicieux spectacle, passé l’amertume de voir leur labeur si vite rangé au placard…. Passé tout cela, lui n’aurait plus rien. Que ferait-il ? Tout lui semblerait maintenant creux, fade, vide, insignifiant !




Il ferma son ordinateur portable, coupant abruptement une conversation avec un sans doute ex-futur-client. Ses mains tremblaient, il avait besoin d’air et il sentait qu’il ne ferait plus rien d’efficace ce soir. C’était rageant, ce sentiment de faiblesse. Il ferma les yeux et inspira profondément, essayant de le chasser. Mais il était tenace et il revenait souvent le hanter, ces derniers temps.
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, il n’était absolument pas résolu à mettre fin à ses jours, loin de là. Quelle lâcheté ce serait. D’ailleurs, il ne ressentait pas de désespoir, ce sentiment détestable qui peut faire penser au plus courageux des soldats qu’il n’a plus sa place sur terre.

Sebastian n’avait pas perdu sa place, ce qui était logique puisqu’il n’en avait jamais eu. Un homme comme lui n’était pas calibré pour entrer dans les petites cases exiguës de cette planète. Il était hors-norme, trop différent, recherchant sans scrupule ce que l’univers aseptisé des hommes « normaux » refusait de lui offrir au nom de son sacro-saint vernis de civilisation.
Sebastian avait perdu son monde. Le désespoir ne le rongeait pas, il n’avait jamais perdu son temps à espérer quoi que ce soit. En revanche, il avait très souvent l’impression d’être habité par le vide.



« Le vide n’existe pas, cher Sebastian, pas tel que nous le concevons, en tout cas »



Il enfila son manteau et sortit. Une idée lui était venue. Il y avait bien quelque chose qu’il pouvait faire ce soir, quelque chose qui lui permettrait d’échapper à l’Infini terrible, de le fuir comme on se sauve devant un fauve. Ah, quelle ironie, le chasseur traqué par lui-même. Seule solution pour échapper à cet étrange paradoxe : talonner une autre proie.

Sherlock Holmes remplissait admirablement le vide. La seule évocation de ce nom faisait naître sur son visage une expression de dégoût et de fureur terrifiante à regarder.
Le détective remplaçait bien malgré lui l’oppressant néant par la plus violente des haines. Or, s’il était incapable de supporter le vide, Moran savait comment gérer la haine et l’utiliser à bon escient.
Il avait retrouvé Irène Adler. Elle le mènerait à Holmes, de son plein gré, de préférence.
Et puis, ça lui ferait une compagnie amusante pour ce soir, il n’avait pas le cœur à jouer aux cartes. D’une pierre deux coups.



Peut-être était-ce son jour de chance, car l’ancienne chanteuse fumait sur le seuil de sa librairie, visiblement perdue dans ses pensées. Sa silhouette se découpait dans l’encadrement de la porte. Avait-elle été toujours si frêle ? Il sourit à lui-même : il l’avait prévenu, lors de leur dernière rencontre, la fuite aurait raison d’elle, tôt ou tard. Il s’approcha à pas de loups, et réussit à la surprendre. Visiblement, la jeune femme, car elle l’était encore, malgré ses traits tirés et ses paupières déjà si lourdes, avait perdu quelques uns de ses plus fameux réflexes.


Ils échangèrent à peine un regard et elle entra de nouveau dans son domaine. Il n’attendit pas qu’elle lui ordonne d’entrer pour la suivre, entre eux, pas de manières, ils avaient dépassés ce stade là depuis longtemps. Il se sentait comme Ulysse entrant chez Circé, sûr de lui bien qu'il n’avait pas, en réalité, le cœur à jouer. Il n’était plus le même homme. Toutefois, il ne fallait surtout pas qu’elle le remarque, s’il voulait être assuré d’avoir des nouvelles de ce bon vieux détective consultant. Il fallait impérativement qu’elle pense maîtriser la situation pour tirer quelque chose d’elle. Jamais plus il ne commettrait l’erreur d’espérer lui infliger une quelconque frousse, il avait beaucoup appris de leur premier rendez-vous.



Il tira sur l’épingle qui retenait ses cheveux. La coiffure était étrangement brouillonne, vite réalisée, sans aucun soin. Il haussa un sourcil, observant ses cheveux tomber sur sa nuque. Ca ne ressemblait guère à du Adler, tant de laisser-aller.
Peut-être qu’elle non plus n’était plus la même femme.


« Cette fois, c’est vous qui m’offrez le café. Vous avez un endroit un peu tranquille, dans ce foutoir ? On doit parler, tous les deux. »


Elle lui tournait toujours le dos, silencieuse. Il se pencha vers elle, posant ses deux mains gantées sur ses épaules, et murmura, imitant ce ton plein de mystère, toujours rehaussé par une note d’espièglerie enfantine qui rendait le tout sinistre. Sans qu’il ne s’en rende compte, il avait même reproduit à la perfection l’expression d’amusée et cruelle qui illuminait son visage à chaque fois qu’il employait cette tonalité de voix.


« De Sherlock Holmes. »

Spoiler:
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Irene Adler
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MORAN | Leurs âmes sont gelées, leurs yeux, semblables à l'océan, et leurs coeurs, appartenant à la nuit. _
MessageSujet: Re: MORAN | Leurs âmes sont gelées, leurs yeux, semblables à l'océan, et leurs coeurs, appartenant à la nuit.   MORAN | Leurs âmes sont gelées, leurs yeux, semblables à l'océan, et leurs coeurs, appartenant à la nuit. EmptyVen 2 Sep - 8:16

La vérité jaillira de l'apparente injustice.
-ALBERT CAMUS.
MORAN | Leurs âmes sont gelées, leurs yeux, semblables à l'océan, et leurs coeurs, appartenant à la nuit. 9q8klsMORAN | Leurs âmes sont gelées, leurs yeux, semblables à l'océan, et leurs coeurs, appartenant à la nuit. 29dtpjo
Toutes ces choses te dépassent ma chère. Toutes ces erreurs et ces mises en bières au nom d'un tiers. Mais tu perçois une fêlure dans le masque si bien huilé. Trop peut-être. Regarde le glisser. Abreuve toi de la perte de contenance du tiers. N'est-ce pas superbe ? -Non. Comment ça "Non" ? Il fut un temps. -Mais ce temps n'est plus.

L'ombre de la nuit qui persécute les innocents, les coups de hachette tombés. La mort, juste en face. Et rien pour l'arrêter. Rien ni personne. Seulement ce con de vent qui vous murmure des choses indécentes.

Irene Adler n'avait plus l'âme à s'en réjouir. Elle ne savait pas pourquoi, elle s'en fichait éperdument. Ce soir, elle se sentait prête à comprendre le fin mot de cette traque. Assez de courir tel un vulgaire lapin. Le chasseur prenait une pause dans sa façon de se comporter. Il y avait d'abord eu le souffle. Pas de cigarette, juste un moyen de s’annoncer qui n'avait pas été voulu. Puis le manteau, l'odeur qui s'en réchappait commençait à mourir, peu à peu. Oh quelque chose manquait à l'appel. Quelque chose lui échappait. Ils pénétrèrent dans la librairie à pas de loups. Comme si l'idée de gêner quelqu'un dans ce vide incommensurable était insupportable.

A l'évocation de Sherlock Holmes. Irene n'avait pas cillé. Ni à l'intérieur, ni à l'extérieur. Tout était creux, tout était vide. Oh Reine des Femmes Stériles.

Dans un bureau silencieux et éclairé par les réverbères, ils s'assirent. L'un en face de l'autre. Deux fauteuils. Rappel du premier rendez-vous déchaîné. Qu'étaient-ils à se jauger ainsi ? Deux bêtes qui s'étaient cru invincibles. Apprenant à savoir. Qu'elles ne le sont pas. Jamais. Regardez leurs yeux si froids. Si impossibles. Si imprenables. Ils savent, ils savent que ce ne sont que des apparences. Qu'ils peuvent tomber à présent, comme tout à chacun. Mais plutôt crever que de l'avouer. Irene renversa sa tête. Nulle provocation comme la fois précédente. Juste la fatigue, juste l'alcool, juste la merde environnante, juste...juste. Tout ceci est d'une justice juste.

Qui sont-ils, oui. Vox clamentis in deserto. La voix qui hurle dans le désert. Ils sont voués à ne jamais être vus, ne jamais être entendus. Si les autres savaient ce dont ils étaient capables, ils seraient brûlés sur place publique. Ah ! La folle ronde des déçus, des mis sur la bande d'arrêt d'urgence. Des vaincus.


"On s'ennuie de tout, mon ange, c'est une loi de la nature ; ce n'est pas ma faute.*", ce n'est qu'un murmure dans la nuit. Qu'un souffle s'éteignant à petit feu. Comme se dissipe le brouillard pour qu'enfin vienne le soleil. Rien de tout ceci ne devait arriver. Rien n'aurait du se passer. Mais les deux monstres se sont rencontrés. Il aurait fallu être fou pour ne pas le comprendre. C'était très bien, ils l'étaient d'une certaine manière. A leur façon si discrète de se mouvoir au sein de la foule jusqu'au ton mielleux qu'ils empruntent dans leurs plus beaux habits. Voilà ce qu'ils étaient, des menteurs. Des acteurs. Des fourbes. Allégorie de la folie, quand cesseras-tu de secouer les limbes ?

"Vous voulez savoir où est Sherlock Holmes. Bien. Et ensuite vous voudrez savoir comment le tuer. Bien. Je m'en fous. Je me sens pas concernée."

Tu n'es jamais concernée, n'est-ce pas ? Astre nocturne, qui ne brille jamais, tu te fous de tout. Mais tu sais que ce n'est pas vrai. Que lorsque tu fais du thé, ce n'est pas de l'alchimie. Que lorsque tu marches dans la rue ce n'est pas agréable.

Comme pour la faire taire, Irene se leva et servit deux whisky dans des verres destinés au vin. Elle en tendit un à Moran et déversa le contenu du sien dans sa gorge. Sans la moindre once d'hésitation. Lorsqu'elle se rassit, il était évident qu'elle se sentait mieux.
"La Colombie attendra un peu." dit-elle en regardant sa montre à gousset comme si celle-ci l'avait personnellement insulté.

"Et franchement. Sebastian, vous m'avez déçu. Votre masque est de carton, ce soir." pas de sourires enjôleurs, pas de croisés de jambe séduisants. Juste une constatation balancée au hasard, comme on piocherait dans des numéros de loto. Une vérité parmi tant d'autres. Aussi vrai que la Terre tourne autour du soleil. Aussi vrai qu'Irene Adler en avait sa claque de tout ce merdier.
*Pierre Choderlos de Laclos, Extrait de Les Liaisons dangereuses.

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MessageSujet: Re: MORAN | Leurs âmes sont gelées, leurs yeux, semblables à l'océan, et leurs coeurs, appartenant à la nuit.   MORAN | Leurs âmes sont gelées, leurs yeux, semblables à l'océan, et leurs coeurs, appartenant à la nuit. Empty

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