•Messages : 175 •Arrivé(e) le... : 20/01/2011 •Fiche : [url=LIEN DE LA FICHE]BLAH[/url] •Thème : Captain my Captain
Sujet: Re: Quills -Ecrits- Jeu 17 Nov - 0:05
On se permet de noter mes textes, mademoiselle?
Non plus sérieusement... hé bien merci. Merci parce que commenter un texte ce n'est pas facile, que l'on en a pas toujours envie, que mine de rien ça prend du temps. Merci d'avoir pris de ton temps, toi comme tous les autres, pour me donner ta pensée concernant ce travail personnel.
C'est un beau un très beau cadeau que de compatir, envers ce personnage, d'avoir de l'empathie. Je suis désolée si en même temps ce texte t'a énervé parce que injuste, parce que triste, parce que parce que... mais en même temps j'ai une espèce de fierté égoïste. Bref merci encore à toi, merci de comprendre Joël
Harmony Taylor Scotland Yard | If évasif, approximatif
J'ai eu une fois un professeur qui m'a mit un 19/20 en me disant "20/20 c'est la perfection, or en troisième c'est impossible...". Depuis 20/20 est une manière d'exprimer mon admiration, même de manière tordue (et si je devenais prof, tiens ?)
Tout le plaisir a été pour moi, commenter des textes est toujours un bonheur, alors commenter de beaux textes c'est encore mieux.
Ne t'excuse pas de ce que tu appelles cette "fierté égoïste", si elle mérite cette appellation, car écrire des textes sur de telles souffrances demande du courage, pas de l'égoïsme. Attirer l'attention du lecteur sur les douleurs d'un personnage c'est aussi, d'une certaine manière, faire preuve de générosité. Et d'une manière plus générale, si on n'écrivait que des livres sur des sujets plaisants et joyeux, on perdrait une bonne partie de notre littérature, et que deviendraient par exemple tous ces livres sur la guerre, sur l'Holocauste, ou autres évènements tragiques ?
Donc fierté ou pas, égoïsme ou pas, j'approuve et je ré-approuve... D'autant plus que là, dehors, dans la "vraie vie", il y a peut-être des Joel qui attendent eux aussi une main sur leur épaule, et qu'ils seraient peut-être heureux de savoir qu'à défaut de les connaître, il y a quelqu'un ailleurs qui pense à eux.
Allez, je vais me coucher avant de me lancer dans des considérations trop philosophiques (voilà ce que c'est de se coucher tard... Vile Harmo', vile !)
Joel Belsph Civil | Oh captain, my captain !
•Messages : 175 •Arrivé(e) le... : 20/01/2011 •Fiche : [url=LIEN DE LA FICHE]BLAH[/url] •Thème : Captain my Captain
Sujet: Re: Quills -Ecrits- Jeu 17 Nov - 13:37
Je suis de ceux qui ne trouvent de beauté que dans la douleur (mais capable de chialer éalement devant un happy end de disney, sauf que chut faut pas le dire). C'est un plaisir inégalable d'avoir une lectrice telle que toi, et tels que d'autres ici.
Merci de m'avoir fait partager toutes tes pensées concernant ce texte
Joel Belsph Civil | Oh captain, my captain !
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Sujet: Re: Quills -Ecrits- Mar 22 Nov - 23:24
Un autre texte encore une fois sur Joel, écrit plus pour moi que pour autrui; merci aux quelques curieux qui auront le courage de lire et de commenter...
Spoiler:
Le soleil arrivait encore à entrer par la fenêtre de la cuisine. Il était tôt, trop tôt pour déjà sentir une odeur de café ou de pain, et déjà le monde s’écroulait. Le plus étonnant, c’était le calme : Joel restait assis sur sa chaise, le téléphone encore collé à l’oreille, et rien ne semblait être capable de le faire bouger. Il resta ainsi quelques minutes, songeant qu’à présent le temps n’existait plus, alors il pouvait bien se permettre de le perdre. Un oiseau commença à chanter, lui il n’entendait que le silence. Le téléphone l’avait réveillé, il y avait eut cette voix anonyme pour dire « elle est morte, c’est fini », et lui n’avait eu que le réflexe idiot de penser « qui ça, elle ? ». Et pourtant il connaissait la réponse. Cela était arrivé dans son sommeil, elle n’avait même pas eu à reprendre conscience, elle n’avait rien senti… c’était ce que disait la voix, oui. Joel n’avait rien pour mettre cela en doute, et puis à quoi bon ? La voix avait raccroché, ce n’était pas une blague, c’était la vie. La vie, la mort, ces choses qu’on comprendra jamais…
Finalement il pleura. Ce fut juste quelques larmes au coin des yeux, parce qu’il était tôt, beaucoup trop tôt et qu’il ne voulait pas réveiller les voisins. A Londres, aucun endroit n’existait pour vomir sa peine…. Il pleura et termina de se préparer. Il ne partit pas pour autant et revint sur sa chaise, coiffé et habillé, les yeux perdus loin de tout. Joel n’irait pas à l’hôpital, il n’en avait pas la force. Ce qu’il voulait, c’était voir Helen vivante, pas un corps qui ne voulait plus rien dire. Il pensa à la mort, à ce que cela représentait et se demanda si Helen l’aimait toujours, même si elle n’existait plus.
Et puis il n’eut plus de pensées cohérentes pendant une heure ou deux. Lorsqu’il regarda à nouveau l’horloge, il eut envie d’appeler son père. Parce qu’un vieil homme aigri et solitaire était désormais tout ce qui le rattachait au monde des vivants. Il ne le fit pas, trop d’années et de colère les séparaient désormais, ils n’avaient toujours été que des inconnus l’un pour l’autre.
La tristesse lui broyait la gorge, à présent il n’avait plus envie de pleurer. Il n’avait envie de rien, si ce n’est d’oubli. Oublier jusqu’à son nom, jusqu’à sa propre vie. Il eut quelques moments d’absence, se réveillant le téléphone à la main et avec la sensation d’avoir parlé à quelqu’un plusieurs fois de suite, mais ne pouvait jamais se rappeler ni de la personne, ni de la conversation. Il annonçait la nouvelle, tout simplement…
Vers midi, quelqu’un ouvrit sa porte. Il n’avait pas bougé de place et serra la main de la personne sans même le remarquer. C’était un ami, qui ? Il n’aurait su le dire. Il savait juste de manière confuse que cet ami revenait de l’hôpital où il avait été dire adieu au corps et qu’à présent il lui proposait de rester avec lui un petit peu. Le téléphone sonnait de manière régulière, Joel y répondait, recevait des messages de condoléances et ne trouvait rien à dire en retour. De temps en temps, il retournait s’asseoir et découvrait devant lui une tasse de thé. Il entendit des voix aussi et découvrait que d’autres amis, d’autres connaissances se trouvaient là. Il ne se souvenait pas leur avoir ouvert la porte, il ne se souvenait que des choses blessantes de ce jour. Un instant il cru entendre Mycroft parler, et puis d’autres voix vinrent également. Des voix qui avaient grandi, des voix qu’il connaissait, des voix d’adultes qui furent enfants… Alors pourquoi toute cette solitude ? Il n’y avait que le brouillard, le tic tac de l’horloge, la sensation qu’il y a quelques heures encore, Helen était là. Elle avait respirée, seule dans son lit d’hôpital et puis peut-être aussi avait-elle rêvé. A quoi, il ne savait pas, peut-être qu’elle s’envolait ? Peut-être qu’elle revenait à la maison tout simplement. Et lui, pourrait-il rêver d’elle ce soir ? Il n’y a pas de songe lorsqu’on est éveillé, c’est là l’un des aspects les plus blessant à la fois de la vie, à la fois de l’âge adulte.
On lui disait d’attendre : attendre que le temps passe, que les jours lui fassent oublier. Ca s’oublie comme ça, une vie qu’on a aimé ? On lui dit qu’on comprenait sa peine. Peut-être était-ce le cas, il voulait juste qu’on le laisse tranquille.
A l’enterrement, on lui demanda ce qu’il allait faire à présent, s’il voulait réellement arrêter d’enseigner. Il n’avait pas de réponses, il avait juste sa tristesse et une trop grande absence de mots. Bien sûr qu’Helen n’aurait pas voulu ça, mais là où elle était, elle ne pouvait ni le condamner, ni lui pardonner. Les amis d’Helen, ses amis à lui… Tous n’étaient que des étrangers. Beaucoup d’anciens élèves étaient là également, il ne se souvenait ni de leurs noms, ni de leurs visages. Une femme commença à lui parler, croyant le consoler. Elle le devisa à propos de la mort de son chat, de combien elle avait été triste et compatissait à sa douleur à lui parce que oui, avec son chat elle était passée par là. Il se retourna vers Anthony, présent lui aussi, et lui demanda s’il pouvait frapper la femme pour lui. Anthony ne le fit pas…
Et puis il se rendit alors compte qu’il n’avait pas pleuré, hormis ces larmes qu’il avait laissé échapper, un dimanche matin très tôt dans la cuisine alors qu’il faisait tout pour ne pas hurler. Cela aurait pourtant été le bon moment pour le faire, mais il ne le fit pas. Tous le regardaient, tous attendaient qu’il s’écroule. Ne voyaient-ils donc pas qu’il était déjà tombé ? Qu’il était un mensonge humain que rien ne pourrait relever…
Rien ne changeait, la mort ne leur ouvrait pas les yeux. Ils étaient nombreux autour de lui et pourtant… Joel comprit qu’il devrait accepter de rester seul avec ses souffrances une fois encore. Il n’y a que dans les films que les gens répondent aux appels à l’aide, le monde est juste hypocrite et sournois.
Et lorsque le jour se termine, il ne reste que la nuit …
G. Lestrade Scotland Yard | Georges Clooney, what else?
•Messages : 129 •Arrivé(e) le... : 29/01/2011 •Fiche : [url=LIEN DE LA FICHE]BLAH[/url] •Thème : [url=LIEN]BLAH[/url]
Joel...Joel...Joel...et ta plume... Pfff, j'ai même pas de mots, tu m'as laissé sans voix, sans pensées, sans plus rien. C'est un texte profond qui hurle et qui fait mal, mais on s'y attends. C'est si beau en même temps (par la plume et non l'évènement). Ton style me séduit toujours autant. Ce n'est pas un gros paragraphe, mais tu peux aisément être certaine que ce texte m'a profondément touché. Et la femme au chat...j'ai grondé, mon estomac a grondé et si elle avait été là devant moi, je l'aurais frappé. Mais je suis violent...désolé.
Merci pour partager tes textes, car tu pourrais les garder pour toi. Merci.
Joel Belsph Civil | Oh captain, my captain !
•Messages : 175 •Arrivé(e) le... : 20/01/2011 •Fiche : [url=LIEN DE LA FICHE]BLAH[/url] •Thème : Captain my Captain
Sujet: Re: Quills -Ecrits- Mer 23 Nov - 9:00
Merci beaucoup de ta lecture et de ton commentaire. Malheureusement, des femmes au chat il y en a trop, beaucoup trop
Harmony Taylor Scotland Yard | If évasif, approximatif
Un nouveau texte sur Joel, je ne pouvais pas passer sans le commenter...
Alors ça y est, Helen est partie. La nouvelle tombe comme une masse plombée, et pourtant on pouvait s'y attendre, parce que dès les premières lignes du texte on a cette impression d'hébétude, de flottement, comme si le monde était en suspension après que quelqu'un ait appuyé sur la touche pause. Mais si quelqu'un avait appuyé sur pause, la souffrance aurait bien dû s'arrêter elle aussi. Or ce n'est pas le cas, évidemment. Alors que se passe-t-il ? Joel répond lui-même à la question : le temps ne s'est pas arrêté, il "n'existe plus", tout simplement. L'effacement, la disparition, le néant. Et il ne reste plus que Joel, Joel et sa souffrance, sa souffrance qu'il ne peut pas oublier parce que l'oubli vient avec le temps et que le temps n'existe plus. Suspendu dans sa douleur.
Et c'est comme ça pendant tout le texte. Il y a des gens qui vont, qui viennent, sans nom et sans visage à deux exceptions près (Mycroft et Anthony). On ne sait pas qui ils sont et on ne le saura jamais, d'ailleurs Joel n'a pas l'air de le savoir non plus. Au fond le personnage qu'on connaît le mieux c'est Joel lui-même, mais même là on reste impuissant à l'aide, comme dans ton texte précédent. On est relégué à un rang d'observateur, un ectoplasme près de Joel, et quand on essaye de mettre la main sur son épaule on passe au travers.
Ce sont ces deux points en particulier qui m'ont frappée et émue. Et puis cette absence, cette absence qui hurle en silence... Ca fait mal, mais c'est superbe. C'est complexe et c'est beau. C'est poignant et révoltant. Révoltant que des gens qui souffrent autant soient abandonnés seuls au fond du gouffre et qu'il n'y en ai pas un qui se penche pour lui tendre la main.
Donc pour le symbole, je tend la main à Joel, même si c'est un personnage de fiction, même si je ne le connaîtrai jamais, même si je ne pourrai jamais essayer de l'aider, je veux au moins essayer. Y a pas de mal à ça, si ?
En somme, une autre superbe réussite, un texte terrible et superbe à la fois, pour un personnage qui n'en est pas moins superbe même au fin fond de sa détresse.
Bravo x1000.
P.S : Lestrade, pour cette femme, je la tiens et tu tapes ? *ZBAF*
G. Lestrade Scotland Yard | Georges Clooney, what else?
•Messages : 129 •Arrivé(e) le... : 29/01/2011 •Fiche : [url=LIEN DE LA FICHE]BLAH[/url] •Thème : [url=LIEN]BLAH[/url]
De rien Joël, je le pense vraiment. Harmony: *reluque ses paragraphes, jaloux* Nan j'adore juste quand tu commentes.
Harmony 2: Oh que oui...tiens la bien, parce qu'elle pourrait ne pas résister à mes coups. *arrête de flooder là, mais ne résistait pas à répondre, pardon*
Joel Belsph Civil | Oh captain, my captain !
•Messages : 175 •Arrivé(e) le... : 20/01/2011 •Fiche : [url=LIEN DE LA FICHE]BLAH[/url] •Thème : Captain my Captain
Sujet: Re: Quills -Ecrits- Mer 23 Nov - 22:41
Non il n'y a pas de mal à ça Harmony. Et je te remercie de ton commentaire aussi long que constructif qui me permet de voir que mon texte a atteint son objectif. Des gens aident, ça n'empêche pas quelqu'un de rester coincé dans son désespoir, mais des gens aident malgré tout. C'est triste, c'est ignoble mais toute leur bonté se fait malheureusement effacer pour l'hypocrisie et la noirceur du monde qui veut minimiser la tristesse et infantiliser le deuil. Il y a trop de femmes aux chats, bien trop... et qui s'excuse alors pour les blessures morales causées, les grandes plaies au coeur? Pas ceux qui essayent de véritablement consoler, qui tendent la main même si on ne la sent pas toujours sur notre épaule. Ils n'ont pas à s'excuser, il n'ont jamais rien fait de mal... Et les fautifs restent silencieux également, alors aucune plaie ne peut cicatriser de cela.
On se souvient parfois de noms, de voix, de visages... de ceux qui aident à avancer, de ceux qui ne trahissent pas. Et pour un instant il y a un soleil brillant dans une trop grande obscurité.
Voir que ce texte a fait réagir, a touché ou peut être fait prendre conscience de quelque chose aussi, m'a apaisé. Merci à tous mes lecteurs, qu'ils commentent ou non
Faye Klein Civil | I am the Heaven. The Deathly Heaven.
Je sais que tu n’aimes pas quand je commente mais je ne peux pas lire un de tes textes sans avoir quelque chose à dire.
Quelque chose à dire comme «C’est magnifique ». Ton style se lit facilement et je le trouve incroyablement beau, alors je te lis d’une traite. Comme souvent, j’avais envie de pleurer. De pleurer parce que c’était touchant, émouvant, parce que c’était une mélodie triste et sans fausse note. Triste et belle. Après cette lecture, j’avais l’esprit vide et la seule image que je voyais, c’était une visualisation de Joel au cimetière.
Dans le fond, ce qui fait le plus mal, ce sont peut-être ces quelques larmes que Joel a versé à l’annonce de la mort d’Helen. Ces quelques larmes qui pouvaient trahir la douleur immense qu’il ressentait au fond de lui. Ce n’est même plus une douleur, mais un déchirement intérieur sourd. Et ce silence est plus horrible encore que tous le reste. Il va jusqu’à lui manquer des forces pour pleurer. Il n’y a rien d’autre que ce choc, énorme, écrasant. Un seul choc mais le plus gros, celui qui prendra le plus de place. La solitude, la brume, le flottement, et les ombres, Harmony a tout dit. Mycroft et Anthony ressortent seuls dans l’esprit de Joel, comme deux phares, deux hampes auxquelles se raccrocher. Ces condoléances (ex : la femme au chat) sonnent faux et ont un air de « vrai ». Peut-être suis-je la seule à le ressentir ainsi mais lors d’un enterrement, au fur et à mesure que les gens apportent leur sympathie, j’ai l’impression que cela sonne creux, qu’il y a une part d’hypocrisie. Je déteste les condoléances. (enfin ça, c'est un avis personnel) « Il faut aller de l’avant, être optimiste, laisser le temps faire son œuvre …. » Des mots donnés avec une bonne volonté au départ, mais ceux qui le disent sont ceux à qui ça n’arrive pas. Personne ne peut se mettre à la place de l’autre. Chaque douleur est unique. Le temps apaise –parfois- les blessures, mais ne fait pas oublier, jamais.
Et tout cela, tu réussis à le décrire, à l’exprimer avec des mots.
Joel Belsph Civil | Oh captain, my captain !
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Sujet: Re: Quills -Ecrits- Sam 3 Déc - 22:23
Je n'aime pas quand l'on fait des commentaires idiots, surtout et là dessus que ce soit un défaut ou une qualité, je doute d'évoluer.
Pour une fois tu sembles avoir compris le texte. Les condoléances c'est quelque chose d'étrange, il y a des personnes qui savent les présenter et il y en a d'autes qui te sortent juste des mots de manière mécanique, comme dans ce texte ci. Ce n'est pas forcément de la méchanceté, c'est une méconnaissance du deuil et de la perte, parce que personne n'a le même vécu. Ce qui parfois, comme avec la femme au chat, amène à une idiotie juste vulgaire qui choque et qui blesse.
Merci de ton commentaire, heureuse de voir que le personnage de Joel vous évoque tant de choses.
Joel Belsph Civil | Oh captain, my captain !
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Sujet: Re: Quills -Ecrits- Mar 17 Jan - 0:34
…. Bon je ne sais pas quoi dire sur ce texte. Sujet pas marrant, il prend en compte le dernier ep de Sherlock alors bon…spoilers… Je me concentre surtout sur le personnage de Molly, le but n’étant pas de faire des spéculations sur le rôle de tout un chacun dans l’épisode où bien dans d’autres épisodes à venir, jvoulais juste traiter l’humain quoi. Sans prendre en compte toutes les hypothèses existantes ou non, bref un exercice d’écriture
Spoiler:
Elle n’avait toujours été qu’une idiote, dans le fond. Une pauvre fille ne sachant pas quoi faire de sa vie, qui essayait de tomber amoureuse et qui s’occupait en fouillant les cadavres des gens. On fait quoi avec une vie comme ça, hein ? Pas particulièrement intelligente peut être, mais au moins elle était serviable et si elle ne savait pas lire ce qu’il y avait à voir chez les autres, elle savait cependant la vérité de ceux que la mort attend. Sauf que chez certaines personnes, les mots n’ont aucune importance, on fait comment alors ? Molly pensa tout d’abord que la mort de Sherlock allait lui rappeler son père, il n’en fut rien. Parce qu’il n’y avait que cet écrasant sentiment de culpabilité : pourquoi pleurait-elle ? Sa place dans l’univers du grand détective avait toujours été insignifiante. Il lui avait bien dit l’avoir toujours cru sincère, mais peut-être était-ce parce qu’il n’avait jamais douté de cela de la part d’une plante verte ? Non elle était injuste, jalouse aussi peut-être. Mais c’était dur, tellement dur de ne pas connaître sa place dans la vie de quelqu’un. John Watson avait le droit de pleurer, pas elle sûrement. Elle n’avait pas été l’Ami avec un grand A, le compagnon ou quoi que ce soit d’autre. Juste Molly, Molly Hooper qui aimait Sherlock Holmes. Ca ne suffisait pas comme excuse, pas ici, pas dans ce monde de merde où rien n’avait de sens. Pas même la mort de l’être que l’on avait toujours admiré…
Elle ne venait jamais fleurir la tombe, sachant très bien qu’il s’agissait juste d’une plaque de marbre. C’est pas avec du marbre que sont faits les souvenirs, pas la peine de mettre un bouquet dans un endroit qui n’avait d’autres significations que la mort…. On disait que Molly Hopper possédait une nature romantique, dans le fond c’était mal la connaître : pour certaines choses elle se montrait trop cartésienne pour son propre bien.
Un jour, en rangeant ses affaires, elle avait trouvé une photo de Sherlock. Prise depuis son portable, la qualité était mauvaise mais c’était là, la seule photo qu’elle avait de lui. La jeune femme était restée une nuit entière à la regarder, puis au matin elle était allée sonner dans la chambre où le docteur Watson logeait à présent. Bredouillant des excuses sûrement idiotes –en fait à ce stade elle ne s’entendait même plus parler-, elle lui avait tendu la photo et était repartie.
Lestrade avait essayé de parler avec elle, une fois, elle n’avait pas voulu écouter. Elle se souvenait de toutes les choses qu’elle avait eut à reprocher à Sherlock Holmes, de toutes les soirées qu’elle avait passé devant sa télé, un pot de glace dans les mains, à noyer son chagrin après une quelconque remarque du détective. Elle se souvenait d’un baiser sur sa joue, malgré tout et de cette envie d’aider. D’une certaine manière, pour lui elle avait tout fait et tout accepté, sauf que cela n’avait pas été assez…
Watson lui donna rendez-vous à un café, il avait maigri, vieilli et Molly ne put s’empêcher de remarquer qu’il marchait à nouveau avec une canne. Cela ferait un beau conte, non ? L’homme dont le cœur était dans la jambe : lorsque celui-ci se brisait, il ne pouvait plus marcher…
Elle repartit avec un sac en plastique, avec dedans la cravache et quelques livres spécialisés de Sherlock. Watson pensait que cela lui ferait plaisir de les avoir, lui ne saurait pas quoi en faire. Il lui confia également qu’il ne savait pas quoi faire non plus de tous les patchs anti nicotines dans la salle de bain. Cela les avait fait rire tous les deux, après tout ils en avaient encore la force.
Au feu rouge, il l’arrêta et la rappela. Molly crut qu’il changeait d’avis, qu’il voulait tout reprendre… non. John la rejoignit et, doucement, lui passa une écharpe autour du cou. L’écharpe de Sherlock… Ca aussi, il voulait qu’elle l’ait. Qu’elle l’ait et qu’elle la porte : le bleu donnerait de la lumière à son visage et l’effet ne serait pas le même sur elle que sur lui. Devinant qu’elle allait pleurer, il lui prit la main. Alors seulement, Molly se laissa aller. Elle l’avait, ce putain de droit de pleurer, John venait juste de le lui donner. Elle pleura avec l’étreinte de John pour la consoler, alors que lui-même aussi pleurait. Ils étaient là, au milieu du trottoir, deux orphelins inconsolables désormais perdus dans leur îlot de solitude.
Chez elle, elle rangea les livres dans un coin et plaça la cravache sur une étagère. Elle garda l’écharpe pour aller s’avachir devant la télé, refusant tout simplement de s’en séparer. Il ne s’agissait pas de faire le deuil d’un ami mais d’accepter qu’une personne à qui on avait jamais vraiment put tout dire, s’en soit allée. Il lui en restait tellement, des mots dans la gorge, et peut être que Sherlock Holmes les avait deviné de lui-même, mais ça n’empêchait pas la douleur d’être là. Si la froideur de l’homme l’avait tant de fois menée aux larmes, Molly savait que l’homme n’en restait pas moins l’une des plus belles choses qui soit arrivé dans sa vie à elle. Elle lui devait beaucoup, elle le savait… Ce que la vie avait de bien, Molly ne savait pas, un jour elle s’en souviendrait mais pas maintenant. Seulement, l’écharpe de Sherlock lui servait d’armure à présent, alors elle allait continuer à avancer avec ce grand trou dans le cœur, celui qui peut même pas se remplir avec l’eau des larmes. Sa douleur n’était pas celle de John Watson, sa douleur était différente mais existait, sincère et pure comme tous ces sentiments que Molly Hooper avait éprouvé pour Sherlock Holmes.
Un jour elle serait capable de penser lui avec calme, un jour elle serait capable d’enlever l’écharpe… Mais pour le moment, elle se contentait de faire son deuil, fusillant du regard tous ceux désirant de l’en empêcher.
Parce que la mort existe, parce qu’on a le droit de pleurer
Nina Neil Scotland Yard | The girl who doesn't wait
Et bien tu connais déjà ma réaction initiale /GIVE ME TISSUES RRRRIGHT NOW/. Sinon ben pour le commentaire plus constructif. Franchement c'est émouvant, le personnage de Molly est à la base un de mes préféré avec celui de John et je trouve que tu lui a fait admirablement hommage. Ses sentiments, sa 'voix' m'ont paru très naturels, la douleur est partagée non seulement entre les personnages mais également avec le lecteur. Ta dernière phrase est tellement juste et si bouleversante... Et surtout je crois que la phrase la plus belle, la plus douloureuse, la plus vraie, bref celle qui m'a achevée et qui m'a marqué c'est (sorry boys spoiler ) :
Spoiler:
L’homme dont le cœur était dans la jambe : lorsque celui-ci se brisait, il ne pouvait plus marcher…
Bravo
Joel Belsph Civil | Oh captain, my captain !
•Messages : 175 •Arrivé(e) le... : 20/01/2011 •Fiche : [url=LIEN DE LA FICHE]BLAH[/url] •Thème : Captain my Captain
Sujet: Re: Quills -Ecrits- Mar 28 Fév - 20:45
Merci pour tous tes compliments, Nina <3
Un amv maintenant, avec spoilers sur la saison 2
Je ne suis pas une pro mais bon, ça m'amuse, j'espère que vous apprécierez !